Par Léopold DASSI NDJIDJOU
La première édition de cette distinction s’était tenue le 31 octobre 2022 dans la salle des actes de la mairie de Foumban pour commémorer l’esprit d’excellence qui animait celui qui a rejoint l’éternité le 7 mars 2020. Cette année, il a plu aux organisateurs de donner une autre dimension à ce prix de l’Excellence qui visiblement se sent à l’étroit dans le Noun comparativement à la renommée de l’homme que fut le Dr Adamou Ndam Njoya.
Dire que sa réputation avait largement débordée les frontières nationales et continentales est un euphémisme. Près de 50 prix ont été décernés pour commémorer l’excellence qui animait l’action de l’illustre homme, en présence des autorités de la région de l’Ouest, dont le gouverneur représenté, le président du Conseil régional de la région, Hilaire Focka Focka et bien d’autres. Ainsi ont été primés la meilleure note au Cep à 50.000 Fcfa ; First leaving school certificate-(Fslc) à 50000 Fcfa ; le Bepc, le Cap et le Ordinary level (O-level) à 75.000 Fcfa ; les Bac (A4, C, D, F3, F4) à 100.000 Fcfa chacun ; Le Master 2 à 150.000 Fcfa.
En dehors des lauréats élèves et étudiants, les meilleurs chefs d’établissements ont été primés à 100.000 Fcfa (2 prix dans le cas d’espèce). Les meilleurs enseignants n’étaient pas en reste : deux ont reçu des prix de 50.000 Fcfa chacun. Dans cette foulée, 27 enseignants vacataires ont eu chacun 75000 Fcfa comme appui d’encouragement à l’excellence. Comme on le voit, les différents prix se chiffrent à plusieurs millions de Fcfa. « Je pense que de là où il est, le Dr Adamou Ndam Njoya doit être fier que le maire qui l’a succédé reconnaît que la meilleure chose qu’il pouvait lui donner, c’est de continuer la promotion de l’excellence, de l’éducation qui était une des choses sinon la plus chère qu’il a incarnée et qui tient son nom gravé dans les annales de l’histoire de notre pays. Aux lauréats, je leur dis félicitation au nom de Monsieur le gouverneur, de ne pas dormir sur vos lauriers comme des oreillers », a déclaré le représentant du gouverneur à l’endroit des lauréats. Quant à la présidente du Syndicat des communes du Noun, Tomaïno Ndam Njoya, elle a confié être particulièrement émue d’être présente au Rédeo avant de souhaiter ses vœux les meilleurs pour la nouvelle année. « Je suis heureuse de souhaiter à vous les médias, parce que vous êtes une catégorie d’acteur importante pour nous ; à la catégorie de la société civile ; à la catégorie des politiques ; je souhaite à tous une bonne et fructueuse année 2024. Je suis une croyante et je traduis ma foi dans les faits, et je souhaite à vous tous d’être accompagnés par notre Père qui est l’Eternel », a-t-elle déclaré en extenso face à la presse. Il faut ajouter par ailleurs qu’un gâteau d’anniversaire de l’an 2 de ce Prix d’excellence a été coupé avec le vœu formulé qu’il se pérennise et prenne une dimension nationale.
Une facette de la carrière du Dr Adamou Ndam Njoya
L’homme multidimensionnel, diplomate (ministre plénipotentiaire), professeur, politique, poète, est né à Ndinka-Foumban le vendredi 8 mai 1942. En ce qui concerne sa carrière professionnelle au niveau national, il faut noter que depuis 1969, il mène une carrière universitaire, participe à l’administration supérieure du Cameroun et aux responsabilités gouvernementales successivement comme : haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères ; professeur à la faculté de droit de l’université du Cameroun (devenue université de Yaoundé) ; directeur du programme de formation diplomatique et consulaire de la dotation Carnégie pour la paix internationale (1970) ; directeur fondateur de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) de 1972 à 1975 ; membre du Conseil social et économique du Cameroun en 1974 ; vice-ministre des Affaires étrangères en juillet 1975 ; ministre de l’Education nationale (7 décembre 1977 au 17 juillet 1980) ; ministre délégué à la présidence chargé de l’Inspection générale de l’Etat et de la réforme administrative, du 17 juillet 1980 au 7 janvier 1982. Comme membre du gouvernement, il a souvent été appelé aux fonctions de : ministre par intérim des Affaires étrangères ; ministre par intérim de l’Economie et du plan ; ministre par intérim de la Jeunesse et des sports. Au nombre des autres responsabilités et activités au niveau national, il est président du Comité exécutif de l’Association pour la promotion des handicapés du Cameroun (Prohandicam) ; rédacteur en chef de la Revue de l’association des poètes et écrivains du Cameroun : le « Cameroun littéraire » ; président- fondateur de l’Institut islamique et d’études religieuses du Cameroun ; directeur fondateur de la revue culturelle islamique Al Houda ; président-fondateur du Centre de créativité artistique et technologique de Manounshi (Foumban-Yaoundé) ; animateur des Cercles de réflexion littéraire et de recherche au niveau des idées et de la culture en général.
Au niveau international, il a été l’un des dix présidents du Wcrp/International (World conference on religion and peace), siège à New York –Secrétariat général à Genève ; membre du Conseil exécutif de l’Association culturelle internationale : « Islam et Occident » ; président de la Commission pour l’Afrique du Congrès islamique mondial ; membre sociétaire de l’Association des écrivains de langue française Mer et outre-mer) ; invité comme Consultant à l’Unitar, à New York en 1983 ; chef de la délégation camerounaise aux réunions de l’Organisation de la Conférence islamique , Istanbul, Tripoli, Dakar, Fès ; rapporteur Séminaire islamique international (Islamabad au Pakistan, en septembre 1984). Celui qui a institué la « Colle » aux examens officiels au Cameroun alors qu’il était ministre de l’Education nationale est l’une des figures d’exigences académiques les plus connues du pays. Tous ceux qui du reste ont été diplômés sous son magistère à l’Education nationale ne cessent de s’en féliciter.
