Par Serge Aimé Bikoi
C’est la question qui taraude les esprits des uns et des autres et, a fortiori, ceux des militants du parti. En effet, en jetant sur un regard holistique sur les listes de candidatures retenues, aucun nom des enfants du défunt chairman ne figure parmi les postulants à tous les postes électifs. Parmi la nombreuse progéniture de l’ancien président national du Sdf, personne n’a dûment déposé un dossier de candidature. Ni Cornelis Fru Ndi basé à Londres, qui avait participé à la campagne électorale de Joshua Osih, candidat malheureux à la présidentielle de 2018, ni Benjamin Fru Ndi, le cadet de la famille, que l’on a vu aux côtés de son défunt père durant son état de morbidité, personne des deux n’a postulé. Raison pour laquelle certains observateurs de la scène publique se posent la question de savoir si la progéniture de Fru Ndi a abandonné le parti à l’actuel staff dirigeant. Tous se désintéressent, visiblement, des affaires politiques du parti.
La deuxième curiosité relative à la publication des listes de candidatures retenues est que Joshua Osih, actuel postulant au poste de chairman(président national) du Sdf, est celui qui a apporté sa caution à la validation de toutes ces listes de candidatures. Raison pour laquelle certains se demandent si l’actuel successeur est, en même temps, juge et parti. C’est en réalité le rapporteur de la commission d’investiture, la Secrétaire générale du parti, qui doit signer formellement ce document. Il s’agit là d’une entorse aux statuts et d’un biais constaté comparativement aux usages établis lors des précédents congrès tenus. La troisième curiosité est que Vanigansen Mochiggle, l’actuel sénateur Sdf du Nord-Ouest nommé par Paul Biya, qui n’avait pas candidaté aux primaires dans son fief naturel, où il s’était présenté aux sénatoriales, postule, aujourd’hui, comme premier vice-président national du parti pour le compte de la région du Centre.
La quatrième curiosité visible est liée au fait que Njong Donatus, qui est président de la commission d’investiture, postule, lui aussi, au poste de premier vice-président national. L’ancien maire est, dans la même veine, juge et parti. Occasion opportune, pour bien de personnes, de questionner la neutralité et l’impartialité de cette commission d’investiture. La cinquième curiosité est que certaines figures féminines ne font plus partie des postulants aux postes électifs, à l’instar de Nadège Mapigoue, Chantale Kambiwa et Adeline Lord Djomgang. C. Kambiwa fait partie des auto-exclus du 25 février 2023 aujourd’hui membre du G27+. Par contre pour le cas de l’actuelle secrétaire générale du Sdf, les textes du parti ne permettent aucunement le cumul. En effet, A. Djomgang aurait dû, il y a quelques mois, démissionné de son poste de secrétaire générale avant de postuler à tout poste électif. Mais, elle a refusé délibérément de le faire. Elle est aussi membre faisant partie intégrante de la présente commission d’investiture.
Zoom sur les figures politiques dont les candidatures ont été validées
Trois candidatures sont retenues au poste de chairman du Sdf, en l’occurrence Joshua Osih, Sewa Jestel et Gordon Zama. Aucun candidat francophone n’a finalement pas compéti. Au poste de premier vice-président national, ils sont trois: Njong Donatus, Vanigansen Mochiggle et Paul Haman. Au poste de deuxième vice-président national, ils sont deux: Louis Marie Kakdeu, actuel membre du shadow cabinet du Sdf en charge de l’économie, des finances et du commerce, et Benilde Djeumegni, candidat malheureux pour conquérir le poste de président régional du Sdf pour le Littoral. Langsi Abel postulé, quant à lui, au poste de trésorier national.
Parmi les secrétaire nationaux ayant postulé, figurent, entre autres, Henry Kejang, qui veut devenir secrétaire national à la communication ; Muma Bih Yvonne, qui veut conquérir le poste de secrétaire national en charge de l’éducation politique. Lon note, par ailleurs, la présence de Madeleine Haoua, sénateur Sdf, au poste de coordonnatrice du mouvement des femmes socialistes, qui a comme assistants Fidèle Mbami, Diane Amboufei et Pierrette Tizzi, qui envisage de devenir coordonnatrice des jeunes socialistes. Au poste de secrétaire national en charge du bilinguisme et de la traduction, l’on voit comme postulant Leonel Kungaba avec comme adjoint Joseph Ngameni. Comme conseillers juridiques, force est de constater qu’après le départ des Maîtres Tsapy Lavoisier, Moustapha Ngouana, Kofe Kale, etc, d’autres avocats au barreau du Cameroun sont maintenus à cette posture, à savoir Me Achille Leudjo, Paul Payerez et Boniface Mbah Ndam.
En rappel, le congrès a lieu les 27 et 28 octobre 2023 au palais polyvalent des sports de Yaoundé, où 2400 délégués sont attendus.
