Accueil PolitiqueAfrique Cameroun > Fatwa contre les allogènes Bamoun à Sangmélima: Ndam Njoya donne un coup de pied dans fourmilière de la haine tribale

Cameroun > Fatwa contre les allogènes Bamoun à Sangmélima: Ndam Njoya donne un coup de pied dans fourmilière de la haine tribale

Une Déclaration de l’Union démocratique du Cameroun (Udc), signée le 24 mai 2023 fait le tour de la spirale de rejet des « allogènes » et appelle le pouvoir à prendre ses responsabilités

Par panorama papers
0 commentaire 6,6K vues

Par Léopold DASSI NDJIDJOU

Madame le président national de l’Udc est vent debout contre la spirale de violence qui se déchaîne contre la population « allogène » dans les deux régions du Sud et Centre du pays. La dernière goutte qui fait déborder le vase est tombée à Sangmélima (encore) ce 24 mai 2023, où les populations venant du Noun dans la région de l’Ouest ont été prises en chasse par les « autochtones », apprend-on, parce qu’un des leurs aurait perdu la vie suite à un mauvais sort lancé par un Bamoun. Il l’aurait fait parce que le « native » a refusé de lui payer son dû. Une sordide affaire de fétiche et de marabout.

Au bout du compte, la Fatwa est instantanément lancée contre tous les Bamoun dont les boutiques et les commerces sont saccagés.

« Comment comprendre de tels actes devenus récurrents ? Que traduisent-ils ? D’où peuvent-ils tirer leur origine ? De la précarité ? Ailleurs au Cameroun on ne peut pas dire que les populations baignent dans l’opulence. D’un manque de dialogue et de communication ? D’une Instrumentalisation ? Pourquoi ce « phénomène » revient-il le plus dans cette partie du Cameroun ? A Ebolowa, Ambam, Kye Ossi, Olamze, Sangmelima, les populations originaires des autres terroirs sont constamment en proie à des exactions de toutes sortes ».

constate amère et désabusée la patronne politique de l’Udc.

Ce sentiment est d’autant poignant que dans la même ville en octobre 2019, suite à une autre éruption de haine tribale contre les ressortissants du Noun et autres allogènes, le parti avait proposé un canevas pour sortir du sable mouvant du mal. Il était par exemple demandé au gouvernement de « punir sévèrement les auteurs des crimes qui mettent en péril la paix et le vivre ensemble, afin que cela serve d’exemple à tous ceux qui oseraient s’aventurer dans ce genre de forfait ». Il y avait la demande d’une aide substantielle à apporter par les pouvoirs publics aux victimes qui, pour la plupart, ont perdu tous leurs avoirs. « Que les auteurs intellectuels, parfois tapis dans l’ombre soient identifiés et sanctionnés conformément à la réglementation en vigueur. Seules des mesures draconiennes à l’encontre des bourreaux permettront d’anticiper sur des futurs actes du genre », prescrivait le parti d’Amadou Ndam Njoya.

Par ailleurs, elle déplore que des enquêtes soient toujours annoncées en grande pompe par les autorités, mais les conclusions jamais rendues publiques. « Ce qui encourage les acteurs à récidiver allègrement parce qu’installés dans une posture d’impunité formelle », réitère-t-la patronne de la famille politique unioniste.

« L’Udc rappelle que dans un État de droit, nul n’a le droit de se faire justice soi-même. Appelle le Gouvernement à prendre des mesures conséquentes pour établir les responsabilités, en traduisant par devant la justice les responsables de ces actes ainsi que leurs commanditaires. Rappelle que dans son avant-projet de proposition de révision de la Constitution les expressions telles « allogènes », « autochtones », « minorités » ne devraient plus y figurer, car, 63 ans après les indépendances, dans tout le triangle national, on est Camerounais et chez soi. Exige que toute la lumière soit faite sur cette dernière « affaire ». Outre la République qui se trouve menacée chaque jour un peu plus, c’est le vivre ensemble et la confraternité entre les filles et fils du Cameroun qui s’effritent progressivement ».

souligne le parti en appelant le pouvoir à prendre toutes ses responsabilités.

Dans la foulée de cette sortie, Patricia Ndam Njoya depuis Nairobi où elle se trouve au moment de la signature, présente ses sincères condoléances aux parents et proches du de cujus, dont le rappel à Dieu aurait été l’élément déclencheur des hostilités. Une spirale sans fin de violence contre les allogènes.

Il y a 3 ans et demi, le 9 octobre 2019 à Sangmélima. Les autorités gouvernementales étaient descendues dans la ville pour calmer la situation. Au finish, aucune poursuite, aucun dédommagement des victimes dont les boutiques étaient vandalisées et pillées. Les bourreaux et les victimes à la même enseigne, appelées à manger un repas de réconciliation ! C’était tout ! Aucune enquête, aucune condamnation. Dans sa Déclaration de circonstance, l’Udc réitérait que ce qui s’était passé à Sangmélima était une honte pour chaque compatriote camerounais au moment où on clame « le vivre ensemble et l’intégration nationale ». Dans cette mouvance, l’Udc avait en mémoire ce qui s’était passé à Lomié et Abong-bang en 2004 après l’élection présidentielle. Ce qui se passe assez fréquemment à Kye- Ossi, ou encore ce qui s’est passé récemment à Obala, comme le renchérit la patronne de l’Udc. À chaque fois,

« les populations locales instrumentalisées dans la plupart des cas par certaines élites politiques véreux, ont pris pour cible leurs frères camerounais originaires des autres régions les traitant de tous les noms d’oiseaux. Beaucoup ont dû reprendre la vie à zéro après avoir tout perdu ».

déplore la dame politique.

« Ces actes récurrents qui n’ont jamais reçus des sanctions à la hauteur des forfaits commis, alors que les responsables sont très souvent connus de tous, encouragent des personnes mal intentionnées qui profitent des émotions des gens et des préjugés pour continuer à mettre en péril la paix et la sécurité des biens et des personnes ».

soupire de dépit Patricia Ndam Njoya.

En mars 2022, dans la Vallée du Ntem, les « autochtones » lancent la chasse contre les « allogènes » Bamoun et Kotoko. Dans le village de Nyabessang, l’activité de pêche est menée pour l’essentiel par les professionnels « allogènes » Bamoun venus de l’Ouest et les Kotoko de l’Extrême-Nord du pays. Quelques originaires de la localité s’y adonnent déjà. L’un d’eux, nommé Paul, pêcheur amateur comme l’indiquent les pêcheurs « allogènes », a sombré dans les eaux dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars 2022, suscitant le courroux de la population qui accusent les « allogènes » d’être les assassins de leur frère. Il s’ensuit une chasse à l’homme. Les « allogènes » sont obligés de rentrer chez eux. Une fois de plus, les autorités administratives ne condamnent ni ne sanctionnent un tel comportement illégal.

Cette spirale fait son bonhomme de chemin, alimenté par l’attitude incompréhensible des autorités souvent si promptes à réagir pour mettre de l’ordre. Ce qui s’est passé à Sangmélima ce 24 mai, c’est 4 jours seulement après la fête de l’unité nationale célébrée avec faste sur toute l’étendue du territoire. C’est 2 jours après un communiqué du Minat s’indignant contre « la prolifération des discours de haine, de xénophobie, de l’exacerbation du tribalisme et la stigmatisation de certains groupes ethniques ». Après l’accalmie, l’heure est aux stratégies pour fumer le chalumet de la paix une fois pour toute.

Subscribe
Notify of
guest

0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments

à Lire Aussi

About Us / QUI SOMMES NOUS

As its name suggests, Panorama papers is a general information site which covers most of the world’s news in broad terms. We also have a YouTube channel where you will find great interviews and other current videos. Panorama papers is a PANORAMA GROUP LLC product. We work with our own means (without sponsors), to provide you with free and credible information.

US CONTACT

  1. 13384 Marrywood Court, Milton, Georgia 30004, United States of America;
  2. Email:  info@panoramapapers.com
  3. Tel.: +17707561762, +17035012817 
  4. Africa Office BP. 35435 Yaoundé-Bastos, Cameroon (+237) 699460010

SILICON VALLEY 237 APPELEZ VITE

© Copyright 2022 – PANORAMA GROUP LLC  All rights reserved. Deasigned by Adama Fofere Namen

0
Cliquez pour commenterx
()
x