Par René Mbarga
Le dernier conseil des ministres présidé par Paul Biya date de janvier 2019. Celui-ci s’était tenu, quelques jours après la formation du gouvernement dit du nouveau septennat. Jusqu’à lors, le successeur d’Ahmadou Ahidjo n’a plus daigné rencontrer ses ministres. Nonobstant les audiences hebdomadaires qui ont lieu entre Biya et son premier ministre Dion Ngute ; rien ne devrait dispenser l’actuel président d’une rencontre avec ses ministres ; comme cela a cours dans toutes les républiques dignes de ce nom, renseigne un observateur averti de notre landerneau politique.
Le Cameroun sous pilotage automatique…
En Côte d’Ivoire et au Sénégal deux pays d’Afrique de l’ouest, les conseils de ministres sont dans l’ordre des traditions. Alassane Ouattara reçoit la totalité de son cabinet au palais présidentiel d’Abidjan mensuellement. Ces conseils permettent au-delà de leurs missions de suivi de la marche des affaires de la nation ; d’entériner les nominations des personnalités à différentes fonctions au sein de l’appareil étatique. Âgé de 90 ans depuis le 13 février dernier, il va sans dire que Paul Biya est un homme fatigué et sclérosé.
Tandis que tous les voyants sont au rouges, et que la république toute entière est ébranlée par les luttes de succession ; le sempiternel chef de l’État du Cameroun apparaît de plus en plus, comme un homme dépassé par la techno- structure qu’il a contribué à mettre en place. Ce qui laisse , bien évidemment, penser que le Cameroun serait sous pilotage automatique.