Par Paul Tjeg
Le corps en décomposition d’une jeune femme a été découvert au lieu-dit «Minkan-Blondo », à Odza, dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé le 1er mai 2023. L’infortunée qui se nommait Victoire Manga, a, selon le rapport du médecin légiste, été victime de coups et tortures qui ont entraîné sa mort. D’après un décompte effectué par le Collectif Stop Féminicide 237, 21 meurtres de femmes ont été recensés au Cameroun de janvier à avril 2023. Cette vague meurtrière s’est poursuivie jusqu’au mois de juin. A en croire la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, 13 autres féminicides ont été enregistrés entre avril et juin 2023, portant ainsi le total de ces crimes crapuleux à 34. La région du Centre en est le principal théâtre. Pas moins de 19 féminicides ont été enregistrés dans cette circonscription administrative. L’Adamaoua fait figure d’exception puisqu’elle est la seule région où aucun meurtre de femme n’a été enregistré pendant les 6 premiers mois de l’année.
Ces chiffres alarmants viennent confirmer une tendance qui tend à se généraliser. En effet, la Commission nationale des droits de l’Homme, révèle dans un rapport publié récemment qu’au moins 130 femmes ont été tuées au Cameroun entre 2019 et 2020 et près de 900 cas de violences conjugales ont été recensés pendant la même période. Pour essayer de remédier à cette situation préoccupante, le gouvernement, par le biais du ministère Promotion de la femme et de la famille a pris certaines mesures urgentes au début du mois de juin: poursuivre la mise en œuvre des programmes d’éducation à la vie familiale et conjugale ainsi que le programme de parentalité positive ; accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre ; intensifier la dénonciation des auteurs et mettre en place des structures à cet effet ; mettre en œuvre le plan d’action de la résolution 1325 et des résolutions connexes du conseil de sécurité des nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité ; renforcer les capacités des forces de l’ordre sur la prévention et la gestion des violences basées sur le genre ; accélérer l’opérationnalisation de la ligne d’assistance téléphonique 116 pour les enfants maltraités.