Par Serge Éric Dzou
En 2017, lorsqu’il entrait dans l’arène par le flanc, je lui disais déjà qu’à un moment il devra faire face à la réalité, il devra évoluer frontalement, car le champ politique camerounais ne connait pas l’adversité, mais davantage l’inimitié. Un opposant ne peut avoir une progression fulgurante en quelques mois au Cameroun, c’est à dire être 3ème à l’élection présidentielle en l’espace d’un an et député parmi cinq de son harem après trois ans dans ce champ. D’ailleurs, quelques mois après, les élections régionales ont significativement mis en évidence un paradoxe en ce sens.
Il n’est pas question de dire qu’il ne le mériterait pas ou alors que ce soit impossible en soi. C’est qu’ils ne sont pas prêts à laisser faire si cela ne sert pas leurs intérêts. Pour preuve, aujourd’hui que le jeunisme est le projet de société exclusivement réservé pour la projection monarchique, Cabral Libii commence à représenter un obstacle, ils ont décidé de le off. Donc le gars est un élu de la nation, mais risque de ne pas être candidat faute d’un parti ayant des élus, vous comprenez la complexité ? Si aujourd’hui il essaye encore d’esquisser un appel aux bidons d’essence, même en souvenir, il verra la brutalité avec laquelle il sera traité. Et le comble c’est que ses soutiens du jeunisme n’y feront rien. C’est donc maintenant, qu’il devrait s’émanciper d’une institutionnalisation contrôlée par ceux qui donnent et reprennent à leur guise. Être opposant au Cameroun, c’est continuellement gérer les obstacles et les offensives des mains qui conduisent la puissance publique. Bienvenue sur ce terrain cher aîné et honorable.
En ce jour d’anniversaire, mon vœu est que de tout temps et par principe, nos chers jeunes se lèvent contre l’arbitraire. Pour ma part, je condamne fermement l’ingérence du Minat et de la préfectorale dans les affaires internes des partis politiques.