Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Le Gouvernement déplore vivement la véhémence de certaines prises de position focalisées sur le seul enjeu présidentiel et fondées sur une interprétation spécieuse et abusive des propos du président de la République », écrit René Emmanuel Sadi qui reconnaît avec pertinence que c’est précisément à la suite du message de fin d’année du chef de l’Etat à la Nation, qu’on a pu noter çà et là, diverses réactions des concitoyens dont celles de quelques prélats de l’Eglise Catholique, en rapport avec l’élection présidentielle prévue cette année.
L’interrogation majeure est de savoir si dans l’entendement du Mincom, il est interdit à un chef d’Etat en poste de déclarer sa candidature. Pourquoi parle-t-il « d’interprétation spécieuse et abusive » des propos de Paul Biya ? Qu’a-t-il dit dans son message qui a été mal interprété ? Il a assuré ses compatriotes que sa détermination à les servir demeure intacte et se renforce au quotidien, face à l’ampleur des défis auxquels le pays est confronté. N’est-ce pas là une lecture claire et nette que le chef de l’Etat camerounais est disponible et prêt à continuer son magistère à la tête de l’Etat ? Il l’a dit et il en a les pleins droits, tout comme ses concitoyens, fussent-ils des prélats ou pas, ont le droit de dire ce qu’ils en pensent dans un cadre démocratique, en respect des lois sur la communication sociale.
En deuxième lieu, René Emmanuel Sadi rappelle aux Camerounais que Paul Biya avait déjà dit lui-même qu’en temps opportun, il fera savoir s’il se porte ou non candidat à cette élection. On se souvient qu’en 2018, c’est à travers un tweet que Paul Biya avait annoncé sa candidature. Cela n’avait entraîné aucun débat. Cette année, la seule évocation de cette possibilité fait des siennes. Allez donc comprendre ! A minima, Paul Biya a laissé entendre qu’il sera en course lors de la prochaine élection, et son intention a été reçue cinq sur cinq.
Ceux qui estiment que la candidature du président de la République est malvenue comme on l’a suivi çà et là, sont aussi dans leurs droits. Est-ce que la question de la candidature de Paul Biya est superfétatoire ? On peut y aller à volonté, chacun de son angle, mais avec le respect qui va avec la fonction. Les Camerounais de toute évidence et surtout les prêtres de l’Eglise catholique, ont compris leur président, chacun aussi à sa manière et selon sa chapelle politique aussi.
Cette cohue polémique sur la candidature de l’homme du 6 novembre 1982 est inédite, et peut expliquer que dans les rangs du gouvernement on s’étonne et cherche par conséquent à rassurer sur ce qui est évident.
Quoiqu’on dise, le communiqué de René Emmanuel Sadi a ceci de particulier qu’après tout, il appelle au calme des uns et des autres, dans le ton apaisé qu’on lui reconnaît si bien.