Par Joseph OLINGA N.
Au Cameroun, le cadre institutionnel du contrôle et de la prévention de la corruption est considérablement limité. Le constat est contenu dans le rapport d’assistance technique du Fonds monétaire international sur le diagnostic de la gouvernance et de la corruption dans le pays. «Il existe une dépendance des organismes anticorruption vis-à-vis de l’exécutif et, en particulier, de la présidence de la République qui contrôle toutes les structures de lutte contre la corruption. Ce contrôle s’exerce à travers la composition des organismes, leur rattachement fonctionnel, leurs moyens budgétaires et leur communication et s’étend même au processus des poursuites.»
Dans les faits, la Commission nationale anti-corruption, l’un des principaux organismes camerounais de lutte contre la mauvaise gouvernance est contraint de transmettre ses dossiers d’investigation au président de la République qui, lui, décide des poursuites ou non. Une décision en porte à faux avec les dispositions du Code de Procédure pénale (Art 60) en matière de constatation des infractions et de poursuites judiciaires.
Le rapport du Fonds monétaire internationale recommande à cet effet la révision des textes fondateurs des institutions en charge de la lutte contre la corruption au Cameroun ainsi que l’élimination de la tutelle opérationnelle exercée par la présidence de la République en particulier et de l’exécutif en général.