Par Serge Aimé Bikoi
Dans une adresse mesurée et engagée, Maurice Kamto invite les Camerounais à réaliser des grands défis devant les nombreuses frasques du régime de Yaoundé, qui vise un nouveau mandat en 2025. Comme à l’accoutumée, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est apparu déterminé devant la caméra. Avec aisance dans les deux langues officielles du Cameroun, M. Kamto fait l’autopsie sans complaisance d’une année controversée au Cameroun avant d’engager ses compatriotes à des défis d’importance. L’homme politique demande aux Camerounais d’aller aux urnes dans la paix. Question de tourner la page, dit-il, du “régime tribaliste, corrompu et incompétent du Rdpc en 2025” afin d’éviter l’implosion du Cameroun. À cette fin, Kamto appelle ses concitoyens à s’inscrire massivement sur les listes électorales dès leur réouverture ce mardi, 2 janvier 2024 et à aller voter le moment venu, surtout protéger et défendre leurs votes. Le principal opposant au régime de Yaoundé abrège, d’ailleurs, ces actions par le sigle IVSD, entendez “S’inscrire, voter, surveiller et défendre son vote”. Le leader du Mrc est rassuré que si les couches sociales en âge de voter respectent scrupuleusement cette méthode, la victoire des Camerounais de toutes les régions et de tous les bords politiques qui veulent le changement est certaine.
Autre message de fin d’année diffusé, c’est celui de Cabral Libii Li Ngue Ngue, qui a fustigé bien de tares qui aiguillonnent l’environnement sociopolitique camerounais. Délabrement des routes, ramassage des ordures, pénurie d’eau potable sont autant de sujets ayant constitué l’ossature du discours de fin d’année du président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). Ce leader politique, tout comme M. Kamto, a décrié l’incapacité du gouvernement camerounais à régler systématiquement ces problématiques existentielle et conjoncturelle.
Un autre leader politique qui a adressé son message de fin d’année le 30 décembre 2023, c’est Joshua Osih. De prime abord, le chairman du Social democratic front (Sdf) précise que l’année 2023 a été difficile pour la formation politique dont il tient les rênes à cause de la disparition du chairman Ni John Fru Ndi. “Le souvenir des moments que les cadres et militants du parti ont passés aux côtés de ce géant de la démocratie camerounaise reste vif et rempli de son esprit inébranlable et de son incroyable dévouement envers le peuple camerounais”, indique J. Osih.
Malgré la perte de cette figure emblématique de l’opposition camerounaise, J. Osih soutient que la lutte continue. C’est pourquoi il appelle le pouvoir de Yaoundé à trouver une solution politique au conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le patron du parti de la balance propose enfin la mutation du Cameroun par une transformation économique. “Le Sdf, conclut J. Osih, a une vision claire du pays, qui met l’accent sur le soulagement du fardeau qui pèse sur les Camerounais et qui garantit un avenir plus lumineux pour chaque famille de la nation. Cette vision qui préconise l’allocation d’au moins 40% du budget de l’État au développement local et la création d’au moins une grande industrie par département. Une vision qui encourage les initiatives entrepreneuriales, qui favorise l’innovation et la croissance des entreprises. Une vision qui reconnaît pleinement l’urgence d’une transition écologique”.