Par Boris Ngounou
L’une des dispositions de la réunion de crise convoquée par le ministère des postes et télécommunication (Minpostel), laisse envisage l’image d’une personne qui tombe dans un torrent, en voulant fuir la pluie. Car en basculant le trafic internet camerounais qui était pris en charge par les trois câbles défectueux de la côte ouest africaine, vers le câble SAIL qui relie le Cameroun et le Brésil, le Minpostel ne rassure pas quant à la capacité dudit câble à supporter l’augmentation de trafic qui en résultera. Une augmentation en urgence des capacités internet sur le câble SAIL qui se traduit par 70 Gigabytes au jour de l’incident à 170 Gigabytes déjà réalisés aujourd’hui, puis à 370 Gigabytes dans une semaine et enfin à 500 Giga bytes plus tard.
Le Câble SAIL verra ainsi son trafic internet multiplié par près de 7 fois son niveau d’avant l’incident survenu la semaine dernière. Toute chose qui selon des experts du domaine, expose le câble à fibre optique ainsi que ses utilisateurs, à des risques majeurs.
Dans une récente étude, des ingénieurs de la Cisco Systems, une entreprise informatique américaine spécialisée dans le matériel de réseau, mettent en garde contre les risques liés à la surcharge du trafic sur un câble à fibre optique.
Cette manœuvre peut entrainer une diminution des performances du réseau, ce qui se traduit par des délais de transmission plus longs et une baisse de la qualité de service pour les utilisateurs.
Une surcharge prolongée trafic sur un câble à fibre optique peut accroître la tension sur les équipements du réseau, ce qui peut augmenter le risque de pannes matérielles et de dysfonctionnements.
La surcharge du trafic peut également rendre le réseau plus vulnérable aux attaques informatiques, car les pirates peuvent exploiter les faiblesses causées par la congestion pour mener des attaques de déni de service ou d’autres formes d’attaques informatiques.
Notons qu’il est toutefois possible de prévenir de tels risques. Les experts préconisent à cet effet une surveillance attentive du trafic du réseau, un investissement dans des capacités supplémentaires ainsi que mise en place des mécanismes de gestion de trafic efficaces pour garantir des performances optimales et une expérience utilisateur satisfaisante.