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Cameroun > Magistrature: Ces têtes couronnées qui ont fait la pluie et le beau temps dans les prétoires

En attendant la tenue des nouvelles assisses du conseil supérieur de la magistrature en 2024, ces magistrats de siège et du parquet font la pluie et le beau temps dans les cours et les tribunaux du pays.

Par panorama papers
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Enquête de René Mbarga

La totalité des propositions de nominations faites par le Ministre de la justice garde des sceaux, – par ailleurs vice-président du conseil supérieur de la magistrature- avaient été validées par le dernier Csm du 10 Août 2020.

Après une première reconfiguration de ce corps intervenu le 18 décembre 2014 et symbolisée par le limogeage des inamovibles Alexis Dipanda Mouelle et feu Martin Rissouck A Moulong ; Laurent Esso a définitivement repris la main dès 2017. Quid du vide laissé par Jean Foumane Akame après sa mort.

Il est par exemple à l’origine de la désignation de Daniel Mekobe Sone à la présidence de la cour suprême en remplacement du sortant (Dipanda Mouelle). Après les bisbilles nées de la gestion de certains dossiers sensibles de l’opération épervier et en l’occurrence le cas Atangana Mebara. C’est encore lui, qui avait proposé le conseiller Abel Minko Minko, ancien Président de la cour d’appel du Littoral ; pour la fonction de secrétaire du conseil supérieur de la magistrature le 15 juin 2020.

Avec le départ des dernières têtes couronnées de cette juridiction de l’ère Dipanda- tels que Epuli Mathias Aloh – nommé conseiller technique du Minjustice- ou encore Bikoue Jean-Jacques (ancien responsable du centre multimédia et de la documentation de la cour suprême) appelé à faire valoir ses droits à la retraite)- le garde des sceaux a quasiment parachevé la purge de tous les caciques, apparentés à l’ancienne nomenklatura observe un fonctionnaire des greffes sous anonymat.

Dans les cours d’appels ; l’essentiel des présidents et autres procureurs généraux sont les hommes-liges de Laurent Esso : il s’agit notamment de Jean Fils Kléber Ntamack maintenu comme Procureur Général dans le Centre depuis belle lurette et de Mme Christine Mekoulou Cunégonde Ngoty (Présidente de la cour d’appel, dans cette même circonscription judiciaire).

Déchu de son poste de Président du tribunal criminel spécial (Tcs) en remplacement d’Annie Noèlle Bahounoui Batende, l’insubordonné Ndjere Emmanuel attendra forcément sa retraite à la cour suprême, si la donne n’est pas inversée. En héritant de la chambre des comptes de la plus haute juridiction de l’Etat, le magistrat hors hiérarchie Yap Abdou ; filleul de feu Jean Foumane Akame redevient une grosse légume de l’institution judiciaire ; ledit poste avait été laissé vacant par Marc Ateba Omballa. Pour la première fois dans l’histoire du Cameroun, la chambre administrative de la cour suprême est présidée depuis 2020 ; par un haut magistrat d’expression anglaise, il s’agit de : Joseph Fongang Fonkwe, ex secrétaire général du ministère de la justice. Pour sa part, Daniel Ndoumbe Eteki ; un autre proche de Laurent Esso a été confirmé à la tête de la chambre administrative. Le concerné assumait l’intérim depuis le décès d’André Belombe.

I- Mekobe Sone : Le Premier Président

Réputé pieux, le nouveau premier président de la Cour suprême doit se jouer de l’ombre pesante de son prédécesseur. Avant sa nomination, le jeudi 18 décembre 2014, par le chef de l’Etat, à l’issue du Conseil supérieur de la magistrature, comme premier président de la Cour suprême, Daniel Mekobe Sone connaissait déjà bien les couloirs de la Cour suprême, haute juridiction compétente en matière judiciaire, administrative et de jugement des comptes. En effet, il y officie comme conseiller depuis avril 2012. Soit deux ans déjà.
Ce magistrat hors hiérarchie de premier groupe, est le septième premier président de la Cour suprême. Il remplace Alexis Dipanda Mouelle, admis à faire valoir ses droits à la retraite. Celui-ci s’est fait remarquer du grand public par la proclamation des résultats des élections, notamment de l’élection présidentielle de 1992, mais aussi lors des différents procès du contentieux pré et postélectoral des élections présidentielles tenues pendant son bail à la Cour suprême. Sa voix trainante et monocorde a marqué plus d’un justiciable.
Daniel Mekobe Sone, la soixantaine bien sonnée, prend le bâton de commandement de la haute juridiction au moment où est annoncée la mise en place du Conseil constitutionnel. C’est dire que dès que le Conseil constitutionnel sera fonctionnel, cet homme à la taille moyenne dont le visage n’échappe pas aux outrages du temps, ne pourra pas statuer, comme son prédécesseur, sur les affaires ayant trait, non seulement aux élections, mais aussi à la vérification de la constitutionnalité des traités ou accords internationaux, des règlements intérieurs des deux chambres du parlement, entre autres.
Ce père de cinq enfants, dont les anciens collaborateurs à la direction de la législation du ministère de la Justice reconnaissent la rigueur et la discrétion est entré dans le corps de la magistrature en 1980. Il va débuter sa carrière comme juge au Tribunal de première instance de Foumban, dans la région de l’Ouest.
Chemin faisant, il sera nommé conseiller à la Cour suprême avant d’être affecté en 1998 comme président de la Cour d’appel du Littoral. En 2010, il est rappelé au ministère de la Justice, précisément à la direction de la législation. Ladite direction se trouve au 3e étage de l’immeuble abritant le parquet de Yaoundé. En avril 2012, il est à nouveau nommé conseiller à la Cour suprême. Il y reste jusqu’à sa nomination comme premier président de la Cour suprême. Pour ce magistrat, « Dieu n’est jamais distrait ».

II – Abel Minko Minko (Sg du Csm) : La tour de contrôle

Le secrétaire du conseil supérieur de la magistrature fait la pluie et le beau temps, dans la nomination et la gestion de la carrière des magistrats. Ancien Conseiller à la Cour Suprême et président de la section civile de la chambre judiciaire au moment de sa nomination ; le titulaire du poste Abel Minko Minko est un protégé de Laurent Esso.

III – Noëlle Bahounoui Batende : l’inoxydable dame de fer

Son nom restera toujours associé à la mise sous mandat de dépôt et à l’incarcération le 12 Avril 2012 de Louis Bapes Bapes (Ministre des enseignements secondaires à l’époque des faits). Annie Noëlle Bahounoui Batende naquit le 25 janvier 1963 à Douala . Fille de Léon Bahounoui Batende, un ancien haut fonctionnaire camerounais, directeur des Douanes (1971 à 1976), directeur de la Banque camerounaise de développement et député du Rdpc dans le Centre, (1997 à 2002) .

Après l’obtention de son baccalauréat au Lycée général Leclerc de Yaoundé, elle s’inscrivit en faculté de droit de l’université de Paris. Elle y obtient un Diplôme d’études supérieures en droit (Dess). Revenue au Cameroun, elle est recalée à l’oral du concours de l’Enam) reçue à l’ambassade du Cameroun en France. Elle entreprend dans un premier temps, une carrière de notaire et exerce pendant un an, à la société immobilière comme conseillère juridique. Elle passe à nouveau le concours de l’Enam ; elle est finalement retenue et intègre l’école en 1988 .

Annie Bahounoui Batende a commencé sa carrière par la fonction de magistrate du parquet. Elle est substitut du procureur à Nkongsamba. Elle occupe après la fonction de présidente du tribunal de première instance de Bonanjo à Douala et rejoint Mbalmayo où elle officie en tant que présidente des tribunaux de première et grande instance. En 2010, elle est nommée au poste de Vice-Présidente de la cour d’appel du Sud. En 2012, elle rejoint le Tcs dès sa création en qualité de juge d’instruction. En 2017, elle en devient vice-présidente .

Elle est à la tête du Tribunal Criminel Spécial (Tcs) au Cameroun depuis le 10 aout 2020.

IV- Aimée Ngounou Tchokonthieu : l’épouvantail des pilleurs de la République

Nommée le 28 juillet 2015, Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, du haut de ses 37 ans de carrière, semblait avoir le profil idéal pour assumer la fonction de procureur général du Tcs. Première femme à trôner à la tête du parquet de cette juridiction d’exception créée en 2012. Cette magistrate hors hiérarchie 2e groupe, avait déjà crevé le plafond de verre en étant il y a près d’une décennie ; la première femme à occuper le poste de procureur général au Cameroun.
Née en 1960 à Nkongsamba. Il y a donc bientôt 63 ans. Elle y a fait l’essentiel de son cycle primaire et secondaire, avant de rejoindre l’université de Yaoundé en 1979. Nantie d’une maîtrise en Droit privé francophone, elle a intégré l’Enam en 1983 d’où elle est sortie diplômée de la section Magistrature en 1985. Sa carrière professionnelle commence tout naturellement dans la région du soleil levant où elle occupe les fonctions de substitut du procureur près les tribunaux de Bertoua, et à Mbanga… tel que substitut du procureur près le tribunal de première instance. Et enfin, aux fonctions de Procureur de la République dans la même juridiction de 1988 à 1994. Après les tribunaux de Bafoussam, la magistrate fut promue en 2001 vice-présidente de la Cour d’appel du Littoral. Avant d’être nommée en 2010 procureur général près la Cour d’appel du Nord, fonction qu’elle occupa jusqu’au 28 juillet 2015.
Titulaire d’une attestation de formation en Droit Ohada délivrée par l’École régionale supérieure de la magistrature du Bénin, Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, assidue, polie et travailleuse, est également arbitre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements de Washington, cumulativement avec ses fonctions de membres de l’Institut international de droit d’expression française à Paris.
Un cursus exceptionnel qui indique le caractère judicieux du choix porté sur elle. Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu avait pris la relève d’Émile Zéphirin Nsoga, au parquet général du Tcs ; depuis la création de cette juridiction spécialisée dans la répression des crimes économiques.

V- Yap Abdou : Le pionnier

Né le 15 novembre 1956 à Foumban (région de l’Ouest), Yap Abdou a intégré l’Ecole nationale d’administration et de magistrature en 1982. Magistrat hors hiérarchie de premier groupe, le président de la chambre des comptes avait déjà porté le tribunal criminel spécial sur les fonts baptismaux au lendemain de sa création.

Auteur d’un rapport époustouflant sur le Covid-gate, l’ancien filleul de Jean Foumane Akame qui avait hérité d’un placard après son départ du Tcs ; compte parmi les magistrats les plus en vue au Cameroun.

VI- Daniel Ndoumbè Eteki : nemo est supra legem

Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) en 1984, l’homme de 65 ans assurait l’intérim à la tête de la Chambre Administrative de la Cour Suprême depuis octobre 2019, après le décès de l’ancien président André Belombé, en août de la même année.

Ce magistrat chevronné a commencé sa carrière comme juge au tribunal de Première instance de Nkongsamba. Il a été tour à tour «président du tribunal de première instance de Nanga-Eboko (1986-1989), président du tribunal de première instance de Maroua (1989-1994), président du tribunal de première instance d’Ebolowa (1994-1998), président du tribunal de grande instance du Moungo à Nkongsamba (1998-2000), président du tribunal de première instance de Douala (2000-2001)», lit-on.

Ensuite, il sera nommé entre 2001 et 2006 au poste de «vice-président de la Cour d’appel du Nord à Garoua. Cinq ans après, son ascension professionnelle remarquable le propulse au poste de conseiller à la Cour suprême. Poste qu’il occupera pendant quatre ans. En 2010, Daniel Ndoumbe Eteki est nommé à la tête de la Cour d’appel du Nord, avant d’être muté en 2014 à la Cour d’appel de l’Ouest».

De retour à la Cour Suprême comme conseiller en 2017, il «a été président de la Section contentieux de la fonction publique ».

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