Par Paul Tjeg
Si l’on s’en tient aux résolutions entérinées à la fin du mois d’août, lors d’une réunion entre la direction générale et les délégués de personnel, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) fait face à des tensions de trésorerie qui l’empêche de désintéresser ses employés. En effet, alors qu’on est rendu pratiquement à la fin de l’exercice budgétaire, cette entreprise publique s’active pour le paiement des salaires du mois d’avril. Une procédure qu’elle conditionne par ailleurs à la bonne tenue des ventes du pagne de la journée internationale de l’enseignant.
« Il a été prévu que les salaires du mois d’avril 2023 devraient être payés en espèces. Si les recettes des ventes du pagne de la journée internationale des enseignants le permettaient», précise Edouard Ebah Abada, le directeur général de la Cicam. Pour l’heure, poursuit-il, les fonds réunis ne pouvant pas payer la totalité desdits salaires, des dispositions ont été prises pour un paiement en deux tranches. «La première tranche correspondant à une avance de 50 000 F par employé, sera payée le 1er septembre 2023. Aussitôt que les recettes des ventes seront réunies, le solde sera immédiatement servi au personnel.», a-t-il conclu
La Cicam est en situation de mort cérébrale. En 2021, la Commission de réhabilitation des entreprises et des établissements publics l’a une nouvelle fois maintenu dans le giron des entreprises publiques en faillite avec une dette de plus de 22 milliards de FCFA. L’ancien mastodonte du textile a, au courant de la même période, réalisé un résultat négatif de 3, 55 milliards pour un capital de 1, 15 milliard. Pour relever cette société à l’outil de production vétuste, qui plie sous la concurrence venue d’Asie et d’Afrique de l’Ouest, il faudrait une enveloppe comprise entre 30,7 et 48,2 milliards de F.