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Cameroun > Sérail: Les “amis” de quarante ans du Président

Le chemin de Paul Biya a croisé celui de nombreux autres hauts commis de l’Etat dont certains occupent encore aujourd’hui des positions de pouvoir au sein de l’appareil d’Etat ou de son parti politique, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc).

Par panorama papers
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Par René Mbarga

Bien que réputé énigmatique et introverti, ces hommes et femmes avec lesquels- de liens profonds se sont tissés au fil des décennies- font partie de la galaxie du sphinx.

Laurent Esso, l’élève et le maître

Une vieille et indicible complicité existe entre le Ministre de la justice garde des sceaux Laurent Esso et son patron Paul Biya. Né le 10 Août 1942 à Douala, l’ancien Directeur du cabinet civil a fait ses études secondaires entre le collège Vogt de Yaoundé où il a obtenu son Brevet d’études Premier Cycle (Bepc) et Libermann à Douala où il décrocha son Baccalauréat Philosophique. Selon plusieurs sources concordantes, Laurent Esso dont le père médecin était directeur de l’hôpital Central de Yaoundé, avait eu- à un moment donné de sa scolarité- pour répétiteur de français – le jeune Paul Biya élève au Lycée général Leclerc entre 1954 et 1956.

Leurs liens se sont renforcés au fil des années et dés son accession à la magistrature suprême, alors qu’il était déjà secrétaire du conseil supérieur de la magistrature en 1982 et conseiller technique à la Présidence de la République, Laurent Esso est propulsé en février 1984 par décret présidentiel conseiller spécial à la PRC. Poste qu’il a occupé pendant 1 an six mois et 19 jours, avant d’être nommé chancelier de l’université de Yaoundé.
En 1988, Paul Biya le rappelle auprès de lui comme Secrétaire général adjoint à la Présidence de la République du 16 mai 1988 au 12 avril 1989 (10 mois et 27 jours). Ensuite, Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République avec rang et prérogatives de Ministre du 13 avril 1989 au 18 septembre 1996 (7 ans, 5 mois et 5 jours). Au titre des fonctions ministérielles, il aura successivement été : Ministre de la justice, Garde des Sceaux du 19 septembre 1996 au 17 mars 2000 (3 ans, 5 mois et 27 jours). Ministre de la Santé publique du 18 mars 2000 au 26 avril 2001 (1 an, 1 mois et 8 jours). Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense du 27 avril 2001 au 7 décembre 2004 (3 ans, 7 mois et 10 jours). Ministre des relations extérieures du 8 décembre 2004 au 21 septembre 2006 (1 an, 9 mois et 13 jours). Ministre d’État, Secrétaire Général à la Présidence de la République du 22 septembre 2006 au 8 décembre 2011 (5 ans, 2 mois et 16 jours). Et depuis le remaniement du 9 décembre 2011 Ministre d’État, Ministre de la justice, Garde des Sceaux soit (11 ans).

Adolphe Moudiki ( Magistrat, 84 ans), DG de la SNH : Le coffre-fort du Président

Né le 10 décembre 1938 à Yaoundé, Moudiki Elame Fridolin Adolphe est depuis 1993 directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), compagnie pétrolière nationale du Cameroun. Compagnon de longue date du président Paul Biya, il a été ministre du Travail de 1987 à 1988, directeur du cabinet civil de la présidence de 1988 à 1989 et ministre de la Justice de 1989 à 1991. Le successeur de Jean Assoumou a étudié le droit et a été vice-président de la cour d’appel de Yaoundé de février 1968 à août 1970. Il a travaillé comme directeur adjoint de la législation au ministère de la Justice de novembre 1972 à mars 1973, comme procureur général à la cour d’appel de Garoua de mars 1973 à avril 1974, et comme procureur général à la cour d’appel de Douala d’avril 1974 à 1975. Ensuite, Adolphe Moudiki a travaillé sous le Premier ministre Paul Biya; dont il fut le conseiller technique à la primature en 1975 et secrétaire général du cabinet du premier ministre de 1976 à 1982. Lorsque Paul Biya succède à Ahmadou Ahidjo à la présidence du Cameroun en novembre 1982, il est fait conseiller technique du nouveau Chef de l’Etat. Toutefois, ce duala de Bonamouti Akwa, n’est resté à ce poste que jusqu’en décembre 1982; date à laquelle il devient le Président Directeur Général de la Régie Nationale des chemins de fer du Cameroun (communément appelée Regifercam), poste qu’il va occuper de 1982 à 1987. Nommé pour la première fois au gouvernement à la faveur du remaniement du 23 Janvier 1987, il devient directeur du cabinet civil de la présidence de la République le 16 mai 1988, puis ministre de la Justice le 13 avril 1989. Evincé du gouvernement le 26 avril 1991, et remplacé par Douala Moutomé au ministère de la Justice, Adolphe Moudiki ne connaitra qu’une courte traversée de désert, dès lors qu’il a rebondi, en 1993 comme Directeur Général de la SNH à la mort de Jean Assoumou. Très proche du couple présidentiel, sa nouvelle épouse Nathalie Engama Ada est réputée être l’une des rares amies et confidentes de la first lady Chantal Biya. Cité plusieurs fois à comparaitre dans le cadre des procès BBJ2 et Albatros, d’aucuns disent que le c’est Chef de l’Etat lui-même qui s’y était vigoureusement opposé.

Jean Nkuete Secrétaire général du Rdpc : L’homme qui murmure à l’oreille du Prince

Né en 1944 à Balessing dans le département de la Menoua, jean Nkuete a fait des études primaires à Balessing, puis à Dschang. De 1956 à 1963, il est au Lycée de Nkongsamba, où il fait des études secondaires sanctionnées par le Baccalauréat en Sciences expérimentales en 1963. Il se rend ensuite en Italie où il poursuit ses études à l’Université Catholique de Milan et à l’École de Développement économique de Rome. Au terme de ces études, il obtient le Doctorat en Sciences économiques et commerciales, et le diplôme de l’École de Développement économique. De retour au Cameroun en 1969, Jean Nkuete travaille au Ministère de l’Économie et du Plan où il occupe, tour à tour, plusieurs postes de responsabilité : Chef de service de la Planification Générale, Chef du service Économique du Littoral, et Chef de la Division des Synthèses et du Contrôle d’Exécution du Plan. Le 25 août 1975, il est nommé Directeur des Affaires Économiques et Techniques dans les services du Premier Ministre. Puis le 1er octobre 1977, il devient Conseiller Technique dans les mêmes services. En septembre 1981, il quitte les Services du Premier Ministre pour devenir DG Adjoint de la Banque Paribas-Cameroun. Et le 12 avril 1983, il est SG Adjoint à la Présidence de la République avec rang et prérogatives de Ministre. Puis le 21 novembre 1986, il est nommé SG du gouvernement ; mais quittera ce poste le 16 mai 1988. De 1988 à 1999, il est Directeur de la Beac à Douala. De 1999 à 2006, il est Secrétaire exécutif de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale, en remplacement de Thomas Dakayi Kamga. Du 22 septembre 2006 au 7 septembre 2007, il est Ministre d’Etat chargé de l’Agriculture. Lors du remaniement ministériel du 7 septembre 2007, il est fait Vice-Premier Ministre chargé de l’Agriculture. A sa sortie du gouvernement, Jean Nkuete a hérité du poste de SG du comité central du Rdpc. Paul Biya a fait la connaissance de Jean Nkuete à la primature où il fut son directeur des affaires économiques et techniques puis son conseiller technique. Sous l’actuel chef de l’Etat, il est considéré comme l’un des rares membres de l’establishment actuel à n’avoir jamais connu de disgrâce. Pour preuve, sa nomination au poste de SG du comité central du RDPC est intervenue- chose jusque-là inédite- après sa sortie du gouvernement, où il occupait les fonctions de vice-premier ministre chargé de l’agriculture.

Niat Njifenji Marcel : Le successeur constitutionnel

Marcel Niat Njifenji est né le 26 octobre 1934 à Bangangté dans la région de l’ouest. Son père, infirmier fonctionnaire, et sa mère, agricultrice, sont tous deux originaires de cette contrée.

Il fait ses études primaires et secondaires à Bangangté jusqu’à 13 ans. Après le cours secondaire (devenu Collège classique et moderne mixte) et le Lycée général Leclerc de Yaoundé où, en 1954, il est lauréat du concours général de France et de l’Union française en histoire géographie. Il obtient son baccalauréat (mathématiques élémentaires) en 1955. En France, il a obtenu une licence en sciences physiques et mathématiques à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand. Puis le diplôme d’ingénieur de Supélec. De retour au Cameroun. il est intégré dans la fonction publique le 31 décembre 1960, au grade d’ingénieur des ponts et chaussées et des services techniques de l’État. Détaché le 6 décembre 1962 à l’Énergie Électrique du Cameroun (Enelcam), il est Responsable du Bureau d’Études et à ce titre participe aux travaux de construction du barrage hydroélectrique d’Edéa. À la création de la Société d’Électricité du Cameroun (Edc) en 1965, il est nommé Chef du service Études et Travaux Neufs. À ce poste de 1965 à 1972, seront étudiés et réalisés sous sa conduite les premiers ouvrages de transport, de répartition et de distribution de l’énergie électrique et l’amorce de l’électrification rurale avec des techniques et des matériaux adaptés au contexte local. Le 1er janvier 1973, il est nommé directeur général adjoint de l’EDC après avoir assumé quelque temps les fonctions d’attaché au directeur général chargé des études et de la programmation.

De mai 1974 à avril 1984 et de septembre 1989 à juillet 2001, il est directeur général de la Sonel (Société nationale d’électricité du Cameroun), société qu’il a créée sous les directives du Président de la République du Cameroun en fusionnant les sociétés préexistantes dans le pays : Enelcam, Edc et Powercam.

Après la tentative de coup d’état du 6 avril 1984, il est arrêté le 17 avril 1984 et incarcéré à la Prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Il demande à ses codétenus de lui lire la Bible. Issa Tchiroma Bakary, qui deviendra plus tard ministre de la république, la lui lira intégralement .Il sera relâché 8 mois plus tard, le 8 décembre 1984, aucune charge n’étant retenue contre lui.

Le 7 septembre 1990, Marcel Niat Njifenji fait sa première entrée au Gouvernement comme Ministre du Plan et de l’Aménagement du Territoire. Il cumule avec les fonctions de Directeur Général de la Sonel , poste qu’il occupe jusqu’au 26 avril 1991. Le 9 avril 1992, il est nommé Vice-premier Ministre chargé des Mines, de l’Eau et de l’Énergie en gardant ses fonctions de Directeur Général de la Sonel.

Il est depuis le 12 juin 2013 le Président du sénat camerounais, c’est-à-dire, le successeur constitutionnel de Paul Biya.

Dorothy Njeuma, née Effange Dorothy Limunga: La Iron Woman d’Elections Cameroon

Au même titre que feue Tsanga Delphine décédée récemment (et également ancienne membre du conseil électoral), les chémins du Président de la République et de Dorothy Njeuma se sont croisés au gouvernement sous Ahmadou Ahidjo où elle occupa, avec comme Premier Ministre Paul Biya, le poste de vice – ministre de l’ éducation nationale 1975-1985. Née le 26 Juin 1943 à Buéa et originaire de la Région du Sud-Ouest au Cameroun. Elle fait ses études primaires au “Government school” de Buea de 1948 à 1955, puis les études sécondaires au Queen’s School à Enugu au Nigeria de 1956 à 1962 .Dorothy Njeuma, est la première femme camerounaise à recevoir l’African Scolarship Program of American Universities>> (Aspau), en 1962, après un concours très sélectif . Après des études universitaires de 1962 à 1966 au Pembroke College in Brown University, elle obtient un Bachelor of Science en biologie. Puis une PhD en zoologie à University College London. Ces études lui donnent droit au grade de Maître de conférences en génétique et en embryologie à la Faculté de sciences de l’université fédérale de Yaoundé, dès son retour au Cameroun en 1970 et pendant cinq ans. Elle est la deuxième personnalité féminine de la république après Delphine Tsanga à faire partir d’une équipe gouvernementale en tant que vice-ministre de l’éducation nationale, poste qu’elle quitte à la suite du remaniement de 1983 . A la tête de l’université de Buea de 1988 à 2005, Dorothy Njeuma a été au lendemain de son limogeage de son poste de vice chancellor, désignée membre du conseil électoral d’Elecam par un décret présidentiel.

Pierre Semengue : un général pas comme les autres

Nonobstant la tempête, le général Pierre Semengue est resté à son poste de Président de la ligue camerounaise de football grâce à ses entrées au palais, argumente un observateur. Même s’il se raconte dans certains salons huppés de la capitale qu’il ne serait plus en odeur de saintété avec le locataire d’Etoudi, suite à certains propos tenus dans un livre d’Ateba Eyene, celui qui fut ancien chef d’Etat-major des armées sous les présidents Ahidjo et Biya, reste pourtant le camarade, promotionnaire du Président voire son condisciple au Lycée Général Leclerc de Yaoundé. Né le 25 juin 1935 à Bikoka, au Sud Cameroun, de modeste parents Jean Nti Mbarga (Engbwang Mbarga), ancien de l’église et Lydie Ngono Semengue – cultivatrice – étaient de modeste condition. Diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr, en France (même promotion que l’ancien président tunisien Zine Abidine Ben Ali, récemment décédé) . Puis il suit une formation à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, d’où il sort diplômé le 30 juillet 1959. Du 15 octobre 1959 au 22 décembre 1960, il poursuit des études à l’Ecole d’Application de l’Artillerie de Campagne en France. Du 1er juillet 1964 au 31 mars 1965, il est stagiaire à l’École d’État-major à Paris ; puis en avril 1965, il est stagiaire à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (section Internationale). Il entre dans l’armée le 1er octobre 1956 . Il a été tour à tour Sous-lieutenant (dès le 1er octobre 1960), Lieutenant (dès le 1er avril 1960), Lieutenant-colonel (à partir du 19 janvier 1965). Le 22 juin 1973, il est nommé au grade de Général de brigade et sera par ailleurs le premier officier Général de l’armée camerounaise. Puis le 12 juin 1982, il est nommé au grade de Général de division ; et le 5 février 1992, il est promu au grade de Général de corps d’armées, avant d’être élevé Général d’armée le 25 septembre 2001. Il commande l’armée camerounaise à partir du 1er avril 1965. Il est Chef d’État-major des armées du 22 août 1983 au 25 septembre 2001. Pierre Semengue intègre l’armée camerounaise le 1er octobre 1956. Sous Amadou Ahidjo, il est promu capitaine et n’a jamais été lieutenant dans l’armée. En 1961, lors de la réunification des deux Cameroun, il est promu à la tête de l’armée avec le grade de chef de bataillon après avoir lutté contre la rébellion de l’Upc dans la région d’Édéa. Il devient général en 1973 et découvre, en août 1983, un « complot contre la sûreté de l’État. Dans un livre-entretien paru en 2002. Il y déclarait, à propos des manifestations pour la tenue d’une conférence nationale souveraine, en 1991 : Je vous l’avoue aujourd’hui, si la conférence nationale s’était effectivement tenue, l’armée aurait fait un coup d’État .

Dans cette liste, il faut ajouter Bello Bouba Maïgari, le grand chancellier des ordres nationaux Philémon Yang et surtout; l’inamovible Président du conseil économique et social Ayang Luc.

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