Par Paul Tjeg
Le président de la République a choisi le Dr Ismail Selim, maitre Jean Claude Awana (magistrat hors hiérarchie), ainsi que maître Ebohi Ebongo Sylvie et maître Pensy Emmanuel (avocats au barreau du Cameroun), pour défendre la cause de l’Etat du Cameroun dans le cadre du litige qui l’oppose au constructeur Magil. C’est ce qui transparaît d’une correspondance adressée au ministre des Sports par le secrétaire général de la Présidence de la République. Cette équipe d’experts va accompagner le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) dans sa tentative de casser en appel, une décision de justice rendue le 14 avril 2023 par la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce de Paris. Concrètement, cet acte juridique invitait l’Etat du Cameroun à entreprendre toutes les démarches pour débloquer le reliquat du financement obtenu auprès de la Standard Chartered Bank et de le verser à l’entreprise Magil en vue de son placement dans un compte séquestre. Cette mise en demeure est assortie d’une amende quotidienne d’un montant de 13 millions de FCFA.
Comment en est-on arrivé là ?
Le 3 janvier 2020, le ministère des Sports et de l’éducation physique a signé avec l’entreprise Magil, un contrat pour l’achèvement des travaux de construction du complexe sportif d’Olembé. Afin de financer l’ensemble du chantier dont le coût a été évalué à 54,8 milliards de FCFA, le Cameroun a obtenu un prêt de 55,2 milliards de FCFA auprès de la Standard Chartered Bank. De cette somme, il ne reste plus que 15,4 milliards. Cependant, le complexe sportif d’Olembe est loin d’être achevé. Seuls le stade principal et les différents stades d’entraînement sont opérationnels. Les autres infrastructures telles que le centre commercial, la salle de cinéma, l’hôtel etc. ne sont pas encore sorties de terre.
L’entreprise canadienne réclame pourtant la totalité des fonds restants, au titre du règlement de ce qu’elle présente comme des factures impayées. Narcisse Mouelle Le ministre des Sports et de l’Éducation physique, qui s’oppose à ce paiement accuse le constructeur Magil de nombreuses magouilles dont des surfacturations et des doubles facturations. Afin d’obtenir gain de cause, l’entreprise canadienne a porté l’affaire devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce de Paris. Cette juridiction a rendu un premier verdict le 14 avril 2023, condamnant le Cameroun à verser 15 milliards de FCFA à Magil, assortie d’une amende quotidienne d’un montant de 13 millions de FCFA, pour chaque jour de retard.