Par Serge Aimé BIKOI
Me Alice Nkom soutient que ces scellés ont été apposés illégalement. “C’est illégal, illégitime; c’est même de la folie”, fulmine l’avocate au barreau du Cameroun et présidente du conseil d’administration du Redhac. Cette dernière s’appuie, en effet, sur les dispositions du code pénal (référence faite à l’article 191 intitulé Bris de scellés. Cet article postule: “Est puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 50.000 à 500.000 Fcfa celui qui brise des scellés légalement apposés”.
Or, la femme en robe noire pose cet acte délibérément estimant que ces scellés ont été apposés illégalement. Exaspérée, Me A. Nkom “appelle le chef de l’État à arrêter le ministre de l’Administration territoriale s’il veut la paix et s’il veut une année électorale pacifique”. La présidente du conseil d’administration du Redhac ajoute que “pareil acte de suspension ne peut provenir que d’un esprit tourmenté et brouillon”.
Le Redhac, ciblé par la décision du Minat, a mis en place une cellule de crise constituée d’éminents membres de cette organisation de défense des droits humains et des avocats, dont le rôle est de répondre à ce qu’ils qualifient d’attaque contre la liberté d’association. Le conseil du Redhac travaille à l’élaboration d’une procédure judiciaire, laquelle sera intentée contre Paul Atanga Nji dans les prochains jours.
Rappelons que trois Ongs sont suspendues pour trois mois parmi lesquelles le Redhac. Le Minat justifie la suspension de ces trois Ongs par des soupçons de “financement illicites” évoquant également de possibles cas de “blanchiment de capitaux”, ainsi que de “financement de terrorisme”. La suspension de ces Ongs intervient à quelques heures de la célébration de la journée internationale des droits humains. Toute chose qui incite Philippe Nanga, coordonnateur national de l’Ong “Un Monde Avenir” à soutenir que le patron des autorités administratives passe un message selon lequel “il piétine les droits de l’homme”. D’autres leaders politiques, tels que Cyrille Sam Mbaka, le présidente national de l’Alliance des forces progressistes(Afp), Christian Massoma, le secrétaire de la fédération régionale du Mrc Littoral 1 dénoncent ces autorités de la République qui veulent mettre le Cameroun à feu et à sang à quelques mois de l’élection présidentielle. Ils estiment que leur dessein consiste à annihiler les voix dissidentes et à les confiner au mutisme.