Par Perton Biyiha
L’affaire Bopda est l’un des sujets les plus populaires sur le réseau social X (anciennement Twitter). Le hashtag #StopBopda, lancé il y a de cela quelques jours sur cette plateforme, comptabilise à l’heure où nous écrivons cet article, près de 50 000 tweets. Eventée par le lanceur d’alertes Nzui Manto, l’affaire Bopda, du nom d’un homme d’affaires influent de Douala, secoue profondément le Cameroun et suscite l’indignation à travers l’Afrique.
Cet homme est accusé dans de nombreux témoignages publiés sur les réseaux sociaux, de viols, de violences, de séquestrations et de proxénétisme. Ces victimes le dépeignent comme un prédateur sexuel violent, qui oblige parfois ses victimes à avoir des relations sexuelles sous la menace d’une arme à feu. Ces forfaits perpétrés à travers le pays, se comptent en centaines. Curieusement, malgré l’accumulation de témoignages accablants, la justice camerounaise ne s’est pas encore saisie de cette affaire. Comble de l’indignation, les conseils du présumé violeur en série ont plutôt porté plainte contre une artiste (Kareyce Fotso) et une députée (Nourane Foster) qui ont publiquement appelé à son arrestation.
Face à l’attentisme de la justice camerounaise, le public gronde. Influenceurs, personnalités politiques et de la société civile, journalistes, internautes militent instamment pour que Hervé Bopda soit trainé devant les tribunaux. Cet appel à la justice traverse les frontières du pays. En Côte d’Ivoire (Journaliste Edith Brou), en France (La journaliste Claudine Cordani), au Sénégal, au Nigeria, les personnalités qui ont pignon sur rue tiennent le même discours: «Il faut stopper Hervé Bopda». Des médias comme le journal canadien La Nouvelle Tribune, le magazine français Jeune Afrique, le site d’informations français 20 minutes et la radio française RFI etc. ont également consacré des articles à cette affaire. Quant au gouvernement camerounais, il a réagi via un communiqué du ministère de la Promotion de la femme et de la famille. Dans ce document, le chef de ce département ministériel annonce que les autorités judiciaires ont été saisies.