Par Mon’Esse
L’indice composite des activités économiques (ICAE) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) a augmenté de 6,2% en glissement annuel, au cours 3ème trimestre 2024, après 5,7% un deuxième auparavant et 4,8% un an plus tôt, selon les données à haute fréquence publiées lundi par les services de la Banque centrale sous-régionale (Beac).
Ainsi, les activités du secteur productif sous-régional ont continué de croître, sous l’effet des hydrocarbures au Congo, au Gabon, au Tchad et au Cameroun suite aux investissements réalisés par les opérateurs sur les 3 dernières années pour optimiser les vieux puits et en forer de nouveaux, afin de tirer profit des cours du pétrole brut élevés sur le marché international.
S’agissant de l’activité minière, la Beac constate qu’elle a été soutenue par les bonnes performances du manganèse, malgré le déraillement du train minéralier enregistré à la fin du 3ème trimestre au Gabon, et de l’or avec l’entrée en production de 4 nouvelles sociétés minières en République centrafricaine.
Dans la même mouvance, les activités des bâtiments et travaux publics (BTP) ont continué de porter l’activité économique, traduisant ainsi la dynamique toujours favorable des dépenses publiques en capital, à la faveur principalement de l’aménagement urbain et de la mise en œuvre du programme de construction des routes interurbaines pour l’année qui s’achève.
Contrairement à la sylviculture, qui continue de pâtir des difficultés relatives au coût toujours élevé du gasoil, d’une part, et à la mise en œuvre effective des mesures prises par les autorités de la Cemac afin de mieux tirer profit de l’exploitation du bois, d’autre part, les industries manufacturières se sont quant à elles stabilisées et les services marchands ont continué de progresser, bénéficiant d’une offre en énergie électrique de plus en plus croissante.
Selon les résultats de sa dernière enquête auprès des chefs d’entreprise de la Cemac, la Beac estime que les défis liés aux conséquences des perturbations climatiques, au maintien des prix à la pompe à des niveaux élevés après les revalorisations effectuées en 2023 et 2024, à la pression fiscale ainsi qu’aux problèmes infrastructurels et réglementaires, demeurent les principales préoccupations.
On peut, dans la même mouvance, évoquer les difficultés de plus en plus croissantes des Trésors à se financer sur le marché intérieur de la dette, et les problèmes d’endettement public qui «devraient continuer à peser sur les activités des entreprises engagées sur la commande publique».
La prévision en glissement annuel du taux de croissance du PIB réel de la Cemac devrait, selon l’Institut d’émission, s’établir autour de 3,0% au terme du 4ème trimestre 2024, contre 2,9% un trimestre plus tôt et 1,8% un an auparavant.
L’ICAE, rappelle-t-on, est un indicateur à fréquence mensuelle de l’évolution de l’activité économique visant à suivre finement cette dernière, l’agrégat de référence, en l’occurrence le produit intérieur brut (PIB) réel, n’étant disponible que suivant une périodicité annuelle.