Par Joël Onana
En Corée du Sud, le gouvernement avait donné aux médecins en grève jusqu’à la fin de la journée de jeudi pour reprendre le travail, sous peine de mesures punitives. Ces derniers risquent désormais d’être radiés de la profession. Sur les quelque 9 000 internes grévistes, moins de 600 sont effectivement retournés au travail. Les médecins ne semblent pas vouloir mettre fin à leur mouvement de protestation contre l’augmentation du numerus clausus.
Pour se faire entendre, le gouvernement a ordonné une perquisition du siège du principal syndicat de médecins du pays. Ces derniers dénoncent une atteinte à leur liberté de manifester. L’association KMA a déclaré de son côté que ses membres étaient « enragés » par la descente de police, affirmant qu’ils continueraient à « résister et à faire entendre leur voix ». Leur porte-parole Joo Soo-ho, qui a souligné leur combat pour être reconnus comme des « citoyens libres », a souligné que les médecins « s’excusaient pour les désagréments » causés au public.
Un impact sur les hôpitaux
En vertu de la loi sud-coréenne, les médecins ne peuvent pas faire grève. Mais le bras de fer se poursuit et les patients continuent d’être refoulés des salles d’urgence. La grève massive a un impact important sur les hôpitaux. Environ la moitié des interventions chirurgicales prévues dans quinze grands hôpitaux ont été annulées depuis la semaine dernière, selon le ministère. À Séoul, les internes en médecine représentent jusqu’à 80% du personnel dans certains services.
Le mouvement de grève peine toujours à recevoir le soutien de la population, près des trois quarts des Sud-Coréens s’y opposent. Le gouvernement, lui, voit sa cote de popularité augmenter à quelques semaines des élections législatives.
Séoul affirme avoir l’un des ratios médecins-patients les plus faibles parmi les pays développés et le gouvernement persiste à vouloir admettre 2 000 étudiants supplémentaires dans les écoles de médecine chaque année, à partir de l’an prochain.