Par Julie Peh
Un carton rouge précoce, un but somptueux, une égalisation à la dernière seconde et une victoire acquise sur la dernière action de la partie. Il y a tout eu, ou presque, durant ce quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can) entre le Mali et la Côte d’Ivoire, samedi 3 février au stade de la Paix de Bouaké, au nord de Yamoussoukro. Tout du moins, tous les ingrédients pour faire de cette rencontre, pas très fluide sur le plan technique, un modèle d’engagement et de dépassement de soi de la part des deux équipes. Et finalement, ce sont les Ivoiriens qui sont parvenus à surmonter les événements pour se hisser dans le dernier carré de la compétition.
Il n’a pas fallu attendre dix minutes de jeu pour voir l’arbitre de la rencontre, Mohamed Adel, devoir prendre une décision importante. Sur une main litigieuse d’Odilon Kossounou, bien décollée pour contrer une reprise d’Amadou Haïdara, l’officiel a pris le temps d’aller vérifier la situation litigieuse auprès du Var, avant de finalement signaler un hors-jeu au départ de l’action. Six minutes plus tard, le même Kossounou était de nouveau à la faute, provoquant un pénalty pour le Mali en accrochant Lassine Sinayoko. Sanctionné d’un carton jaune, le jeune (23 ans) défenseur du Bayer Leverkusen assistait à l’exploit de son gardien, Yahia Fofana, qui arrêtait la tentative d’Adama Traoré. Mais le répit n’était que de courte durée pour le pays-hôte. Juste avant la pause, Kossounou écopait d’un deuxième jaune, synonyme d’expulsion. De quoi sérieusement compromettre les chances ivoiriennes pour la suite de la partie.
Très discrets offensivement avant d’être réduits à 10, les Éléphants se montraient encore plus prudents dans le deuxième acte. Au milieu de terrain, Franck Kessié, Jean-Michaël Seri et Seko Fofana abattaient un gros travail pour tenter de récupérer quelques ballons. Mais le missile de Nene Dorgeles (1-0, 70e) précipitait soudainement les Ivoiriens dans l’urgence. Entré huit minutes plus tôt, le joueur de Salzbourg venait nettoyer la lucarne gauche de Fofana d’une frappe puissante à 30 mètres. A ce moment précis, l’affaire semblait presque entendue. Jusqu’à la 90e minute, au bout du temps réglementaire, quand tout basculait et le stade de la Paix s’embrasait. Simon Adingra exploitait une frappe doublement contrée de Seko Fofana pour surgir et égaliser (1-1, 90e). Poussés en prolongation, les acteurs jetaient leurs dernières forces dans la bataille. Sébastien Haller n’était pas loin d’être le héros pour la Côte d’Ivoire, mais son coup de tête trouvait la barre transversale (95e). Le costume du sauveur n’était pas pour lui, mais pour Oumar Diakité. Sur la dernière action de la prolongation, alors que les noms des tireurs pour la séance de tirs au but commençaient à être déterminés, l’attaquant des Éléphants déviait d’une talonnade subtile la reprise de Seko Fofana pour éteindre les rêves maliens (2-1, 120e+1). Dans sa joie intense, il écopait d’un deuxième carton jaune pour avoir enlevé son maillot…
Guidé par Emerse Faé après l’éviction de Jean-Louis Gasset suite à la lourde défaite (0-4) contre la Guinée équatoriale en poules, le pays-hôte est toujours en vie. Il lui reste deux matchs pour ravir tout un peuple et soulever, neuf ans après sa dernière victoire. Rappelons que les Éléphants de la Côte d’Ivoire croiseront mercredi la république démocratique du Congo (Rdc) dans le cadre des demi-finales.
