Par Sandra Embollo
Donald Trump a-t-il demandé à ses collaborateurs de l’aider à dissimuler des documents classifiés ? C’est l’accusation qu’aurait portée Molly Michael, son ancienne assistante, auprès des enquêteurs fédéraux en charge de l’affaire dite des «archives de la Maison Blanche». L’ancien président américain est accusé d’avoir conservé des documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche en janvier 2021. Il les aurait stockés à Mar-a-Lago, sa résidence de Floride, puis n’en aurait remis qu’une partie aux archives nationales, alors que la loi l’obligeait à les restituer en totalité. En l’absence de coopération de la part de Donald Trump, une perquisition avait été menée dans sa résidence le 8 août 2022 : la police avait alors retrouvé une quinzaine de boîtes contenant des documents classifiés.
«Vous ne savez rien à propos de ces boîtes»
Un manque de coopération qui cacherait, en réalité, une opération de dissimulation. Selon ABC News, Molly Michael aurait ainsi déclaré aux enquêteurs que Donald Trump lui avait tout d’abord demandé de «l’aider à diffuser le message selon lequel il n’existait pas plus de boîtes» face aux demandes de l’administration ; puis, apprenant que le FBI cherchait à interroger Michael, il lui aurait dit : «Vous ne savez rien à propos de ces boîtes.» Michael aurait également expliqué que Donald Trump avait «écrit des to-do lists à son attention [au dos de] documents de la Maison Blanche qui étaient classifiés», et ce, «à plusieurs reprises». Les documents en question étaient des notes rédigées à l’attention de Trump sur les sujets internationaux, notamment en prévision d’appels avec d’autres chefs d’Etat ; selon ABC News, ceux-ci étaient à Mar-a-Lago au moment de la perquisition.
Procès prévu en mai 2024
Molly Michael avait commencé à travailler pour Donald Trump lorsque celui-ci était à la Maison Blanche, à partir de 2018, puis avait continué à travailler pour lui après sa défaite à la présidentielle de 2020. Elle avait démissionné en 2022, en raison de légèreté de Trump face aux demandes de l’administration et à la perquisition de Mar-a-Lago. Elle avait d’ailleurs aidé le FBI à cette occasion : certains des documents classifiés détenus par Trump avaient été rangés à la hâte dans le bureau de Michael, qui les avait découverts au lendemain de la perquisition et transmis aux enquêteurs.
Dans cette affaire, l’une des nombreuses qui visent Donald Trump, l’ancien président avait été inculpé le 13 juin au titre de 37 chefs d’accusation : «détention volontaire de documents susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale», «obstruction à une investigation criminelle», «déclarations mensongères» ou encore «association de malfaiteurs». L’ancien président avait alors plaidé non coupable de ces chefs d’accusation ; mais un addendum, rendu public le 27 juillet, avait ajouté trois chefs d’accusation et étayé les accusations visant Trump et plusieurs de ses collaborateurs.
Le procès, prévu en Floride en mai 2024, devrait intervenir en pleines primaires républicaines et pourrait envoyer Trump en prison. Face à ces nouveaux éléments, Steven Cheung, un porte-parole de Donald Trump, a évoqué des «fuites illégales» et «une chasse aux sorcières sans fondement» visant l’ancien président.
