Par Arlette Akoumou Nga
Ils se surnommaient eux-mêmes le « goon squad », qui pourrait se traduire par la brigade des voyous. Ils étaient six. Six agents du shérif du comté de Rankin, près de Jackson, la capitale du Mississippi (États-Unis), un État où le racisme est historiquement très important.
En janvier 2023, ils entrent sans mandat dans une maison après un appel leur indiquant que deux hommes noirs sont en compagnie d’une femme blanche. Les deux Afro-Américains sont rapidement victimes d’insultes raciales, menottés, dénudés et leurs visages sont aspergés de différents liquides avant d’être forcés à se doucher ensemble pour effacer les traces.
Pistolet dans la bouche et viols
Les policiers utilisent aussi à de multiples reprises des tasers pour électrocuter leurs victimes. Une arme de service est utilisée deux fois, dont une fois dans la bouche d’une des victimes, qui s’en tirera avec une fracture de la mâchoire et la langue lacérée. Ils seront même agressés sexuellement avec un sextoy. Ou tout simplement violés sans accessoire par le policier qui écope de quarante ans de prison. Trois autres condamnations tournent autour de 20 ans et deux sont encore à venir ce jeudi.
Tous les six ont plaidé coupable il y a plusieurs semaines, espérant sans doute réduire leurs peines, annoncées dans un tribunal placé sous haute surveillance compte tenu de la gravité des faits. Les policiers avaient fini par laisser leurs victimes dans une mare de sang pendant qu’ils se concertaient pour couvrir leur bavure et fabriquer de fausses preuves pour incriminer leurs victimes.