Par Joël Onana
Le conducteur du taxi qui a pris en charge mardi 14 novembre la députée Sandrine Josso après son départ du domicile de Joël Guerriau, qu’elle accuse depuis de l’avoir droguée contre son gré, a livré sa version des faits à Bfmtv mercredi 22 novembre.
Le chauffeur du véhicule s’est souvenu d’avoir débuté sa course dans le 6e arrondissement aux alentours de 22h, sans prêter attention à l’homme qui a accompagné sa cliente jusqu’à la voiture. Il a ensuite entamé l’itinéraire devant les mener jusqu’à l’Assemblée nationale, destination de Sandrine Josso. «D’un coup, elle m’a dit : “il m’est arrivé quelque chose ce soir”», explique-t-il. Comprenant qu’elle se trouve mal, il lui propose de la déposer chez un médecin, mais sa cliente affirme que des collègues l’attendent au Palais Bourbon.
«Je ne veux pas d’éloges»
Pourtant, une fois la voiture arrivée à destination, personne n’attend la députée. «Elle n’était pas en capacité de sortir du véhicule», poursuit le conducteur, qui est ensuite resté aux côtés de Sandrine Josso une dizaine de minutes jusqu’à ce que quelqu’un arrive. Des traces d’ecstasy ont été retrouvées dans le corps de la députée, finalement prise en charge à l’hôpital Lariboisière. Elle accuse depuis le sénateur Joël Guerriau d’en avoir glissé à son insu dans une coupe de champagne. Suspendu du parti Horizons, ce dernier a été mis en examen vendredi 17 novembre. De l’ecstasy a été trouvée par les autorités lors d’une perquisition de son domicile.
Invitée sur le plateau de Bfmtv mardi 21 novembre, Sandrine Josso a elle-même expliqué à l’antenne avoir été «sauvée» par le conducteur. «J’ai été d’abord sauvée par le chauffeur de taxi, d’ailleurs je le remercie parce qu’il m’a sauvé la vie», a-t-elle insisté d’une voix émue. «On ne peut pas repartir, on ne peut pas conduire quand on est dans un état comme ça», a-t-elle ajouté. Une intervention visionnée par le chauffeur érigé en héros, qui estime quant à lui avoir «juste fait (s)on devoir de citoyen». «Je ne veux pas d’éloges. Je veux continuer ma petite vie», a conclu l’homme qui ne souhaite pas témoigner publiquement.