Par Sandra Embollo
Les forces de l’ordre sont arrivées dès la nuit dernière dans ce quartier informel de Majikavo au nord-est de l’île. Cette nuit, quelques échanges tendus ont eu lieu entre les gendarmes et certains jeunes du quartier, mais pas d’incident grave. Et ce matin Talus 2 est bouclé par les camions de gendarme, une levée de doute, c’est comme ça qu’on appelle la procédure, est en cours pour vérifier qu’aucun bébé n’est resté dans un banga, ce logis de tôle, selon les mots de la préfecture.
La plupart des 400 habitants qui vivent là sont déjà partis hier, ils récupéraient tout ce qui pouvait l’être toute la journée, seuls quelques enfants tentent encore de rentrer dans le quartier. Il y a aussi Sophia, cette mère de famille dont la maison va être détruite, elle est installée face au quartier et refuse d’en partir. « Je veux voir jusqu’au bout même si ça fait mal », confie-t-elle. Méthodiquement, les gendarmes passent donc chaque banga au peigne fin, l’électricité a été coupée il y a deux heures, et les pelleteuses ont commencé à détruire le bidonville Talus 2.