Par Arlette Akoumou Nga
Lors de l’interview enregistrée dans le bureau du Premier ministre grec, le cadre laisse régulièrement voir Kyriakos Mitsotakis auréolé d’une icône, un tableau religieux représentant la vierge Marie et Jésus enfant. Une manière de ne pas afficher d’opposition frontale avec l’Église orthodoxe, une institution puissante en Grèce et traditionnellement opposée au mariage homosexuel.
« La loi que nous voulons mettre en place concerne l’égalité de tous face au mariage. Autrement dit, l’élimination de toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle en matière de mariage. (…) Je tiens aussi à préciser ici que le texte que nous soumettrons au vote des députés n’est pas quelque chose de révolutionnaire par rapport à ce qui se fait déjà dans de nombreux pays européens. L’égalité face au mariage a déjà été votée dans 20 pays européens, dont 15 font partie de l’Union européenne. En d’autres termes, nous n’allons pas jouer les apprentis sorciers ni nous différencier de ce qui se passe ailleurs en Europe. »
Au-delà de l’Église orthodoxe, il s’agit plus largement pour le dirigeant grec de rassurer une partie de son électorat conservateur. Jusque dans son camp, la question du mariage homosexuel divise. Voilà pourquoi, à quelques mois des élections européennes, le Premier ministre, prudent, s’est bien gardé d’évoquer un calendrier précis. Le débat, lui, est ouvert.