Accueil PolitiqueAfrique Niger: Le Cnsp jouent avec les nerfs de la Cedeao

Niger: Le Cnsp jouent avec les nerfs de la Cedeao

Depuis le coup d’état du 26 juillet dernier à Niamey qui a déposé Mohamed Bazoum, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et son leadership vont à vau-l’eau.

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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

A Niamey, les nouvelles autorités de Niamey menés par le général Abdourahamane Tchiani ont le vent en poupe. Tout semble tourner en faveur du nouveau pouvoir nigérien qui au passage montre de toutes les couleurs aux présidents nigérian et ses homologues de la Cedeao complètement acquis à la révision de leurs prétentions belliqueuses de débouter par la force le général président du Palais à Niamey. Premiers coups de griffes de la junte au visage de la Cedeao, dimanche dernier alors que l’ultimatum lancé par les dirigeants de la Communauté tirait à sa fin, les bidasses ont rempli le Stade Seyni Kountché avec 30.000 de leurs supporteurs chauffés à blancs, emportés contre la Cedeao et la France.

Un peu comme si cela ne suffisait, les gouvernements malien et burkinabè ont déjà pris et fait et cause pour le régime du général Abdourahamane Tchiani. Le deuxième uppercut que la soldatesque a infligé à Bola Tinubu et ses pairs de l’Afrique de l’Ouest est la formation du nouveau gouvernement nigérien ce jour. La junte avance ses pions à visage découvert et nargue à la limite les leaders de la Cedeao. Pendant ce temps à Abuja, au cours de la deuxième réunion tenue ce 10 août 2023 au sujet du rétablissement de Mohamed Bazoum dans son pouvoir, les chefs d’Etat reviennent à des meilleurs sentiments en décidant de renoncer de recourir à la force. C’est avec ahurissement que l’opinion a suivi le même Bola Tinubu revenir sur ses précédentes déclarations il y a quelques jours, dans une posture va-t-en-guerre. Désormais, Abuja est convaincu que la négociation est primordiale dans la résolution du cas à Niamey. On ne peut exposer meilleur exemple de mettre de l’eau dans son vin ! En semaine déjà, la junte a passé un doux savon à la Cedeao en refusant de recevoir sa délégation au motif de sa sécurité qui ne serait pas assurée car la population révoltée pourrait s’en prendre à ses émissaires. A Abuja, le message semble être reçu cinq sur cinq.

Toujours au cours de la semaine, les autorités militaires ont ouvert les portes au Vice patron de la diplomate américaine venue solliciter le maintien des postes militaires de son pays au Sahel. Si les Américains y vont avec la pédale douce, Paris maintient le ton de fermeté et refuse d’obéir aux décisions du nouveau pouvoir qui a déjà dénoncé les Accords de défense entre la Niger et la France. Les troupes françaises au Niger, partiront, partiront pas ? Là est toute la question qui plonge la junte dans la nervosité. Par deux fois, les militaires ont annoncé à la télévision nationale les mouvements de troupes dans deux pays de l’Afrique centrale sans les citer nommément, faisant penser au Gabon et au Tchad où la présence militaire de l’Hexagone est sans conteste. Ceci passé, Niamey accuse aujourd’hui Paris d’avoir violé son espace aérien et d’avoir libéré les prisonniers terroristes, ce que Paris naturellement balaie du revers de la main. Dans le sillage de ce ballet d’inimitiés entre l’ancienne métropole et ce pays du Sahel, il se joue exactement comme si Niamey traitait la Cedeao tel un allié de Paris, ne se privant de l’éconduire sans ménagements. Les faits sont têtus car quelques heures après la chute du pouvoir nigérien, l’écrasante majorité des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest s’était prononcée pour un rétablissement de l’ordre constitutionnel par la force.

Avec ses alliés du Mali et du Burkina Faso, pour ne citer que ces deux exemples, les putschistes bandent les muscles et imposent leur agenda aux partenaires pour le dialogue. Plus le temps passe, le pourvoir de Mohamed Bazoum entre dans l’histoire ; plus aussi la Cedeao est en passe de devenir une véritable coquille vide. Il se passe exactement comme si la Cedeao des peuples s’opposait à la celle des chefs d’Etat. Comment comprendre le rapide retournement de la situation au Niger, où Bazoum démocratiquement élu est aujourd’hui abandonné par ceux-là même qui l’ont voté ? Le problème se trouve-t-il dans la justice du vote ou dans l’essoufflement des valeurs démocratiques dans son ensemble en Afrique ?

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