Par Sandra Embollo
Un militaire congolais qui a traversé le poste frontière entre la République démocratique du Congo (Rdc) et le Rwanda a été tué, samedi, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays.
Le samedi 19 novembre 2022, à 01h00, « un soldat qui appartient aux Fardc (forces armées de la RD Congo) a franchi la frontière rwandaise à la petite barrière dans le district de Rubavu, et a commencé à tirer sur les tours de garde des Forces de défense du Rwanda. Il a été abattu par une patrouille des Rdf (Forces de défense du Rwanda) avant de faire des victimes », selon un communiqué de l’armée rwandaise.
Le Rwanda dit avoir saisi le Mécanisme Conjoint de Vérification Élargi (Mcve), dispositif régional basé à Goma depuis 2012, comprenant des experts militaires des États membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl). Il surveille et mène des enquêtes sur les incidents de sécurité dans la Région des Grands Lacs.
Mi-juin, un autre incident avait eu lieu. Selon l’Armée rwandaise, un militaire congolais muni d’un fusil AK 47 « avait traversé la Petite Barrière tirant sur le personnel de sécurité et les civils ». Le bilan faisait état de deux policiers rwandais.
Le militaire congolais avait été abattu par un officier de la police nationale rwandaise évoquant la « légitime défense ».
Les tensions entre les deux pays ont été ravivées par la résurgence, en fin d’année dernière, de la rébellion du M23 qui s’est emparée de plusieurs localités du territoire de Rutshuru à la frontière entre la Rdc, l’Ouganda et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles. Kigali dément et accuse l’armée congolaise de collusion avec les rebelles hutus rwandais basés depuis trois décennies dans l’est congolais.