Par Arlette Akoumou Nga
La réélection de Vladimir Poutine ne fait guère de doute, l’opposition ayant été laminée. Mais même si le scrutin sera une formalité pour le président sortant, il doit se soumettre aux règles et notamment à la collecte des signatures. Les réseaux sociaux et la presse locale, ont publié des images de files d’attentes devant les bureaux où des volontaires accueillent les personnes désireuses de soutenir la candidature de Vladimir Poutine. Le média russe indépendant Agentstvo (L’agence en russe) a analysé les photos et vidéos provenant de cinq régions russes et il y a un nombre conséquent de fonctionnaires et de partisans de Russie unie, le parti au pouvoir, venus signer pour le président.
Sénateurs, élus locaux, conseillers de gouverneurs, médecins chef d’hôpitaux publics régionaux, directrices d’école, employés d’agences gouvernementales : sur quelques clichés, le média a identifié 70 personnes liées aux pouvoirs publics, ce qui contrevient au code électoral russe. L’Ong d’observation des élections Golos (Voix en russe), affirme avoir reçu des dizaines de plaintes. Elle rappelle que l’utilisation de ressources administratives et le fait de forcer des employés de l’État à participer à la collecte de signatures peut constituer un motif de refus d’enregistrement du candidat par la commission centrale électorale. Elle appelle cette dernière à passer en revue des signatures en faveur du président avec autant de zèle qu’elle le fait pour l’opposition. Les requêtes de l’Ong par ailleurs qualifiée d’« agent de l’étranger » en 2021, resteront quoi qu’il en soit, lettre morte.