Par Julie Peh
Il n’y avait aucun suspense. Dans ce que Washington a qualifié de « simulacre » d’élection, Vladimir Poutine a été réélu président de Russie pour un cinquième mandat, dimanche soir, avec plus de 87 % des voix, selon des chiffres de la Commission électorale centrale portant sur le décompte de 80 % des bureaux de vote. Un record, alors que le président russe n’avait jamais dépassé les 68 %. Au pouvoir depuis 24 ans, plus que n’importe quel leader de la Russie depuis Staline, Vladimir Poutine est réélu jusqu’en 2030, et pourrait en théorie continuer jusqu’en 2036 s’il décidait de briguer un sixième mandat.
Dans un communiqué, le ministre français des Affaires étrangères écrit que la France « prend acte » de la victoire de Poutine, affirmant que « les conditions d’une élection libre » n’étaient « pas réunies ». À son QG de campagne, le président russe a revendiqué la victoire dans la soirée, remerciant ses supporteurs de s’être exprimé « d’une seule voix ». Saluant « nos guerriers qui combattent au front » en Ukraine, Poutine a assuré que la Russie ne se laisserait « ni intimider ni écraser » par l’Occident. Vladimir Poutine a évoqué la France à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse.
« Les militaires de l’Otan sont présents en Ukraine, nous le savons, on entend parler français et anglais sur place », « J’aimerais que la France ne joue pas ce rôle qui ne fait qu’aggraver le conflit mais qu’elle fasse plutôt quelque chose pour trouver des solutions pacifiques. La France pourrait jouer ce rôle, mais tout n’est pas encore perdu »,
A-t-il déclaré.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a aussitôt qualifié la réélection de Vladimir Poutine de « victoire brillante ». À travers le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, la Chine a exprimé ses « félicitations » à la presse.
« Nous sommes convaincus que, sous la direction stratégique du président Xi Jinping et du président Poutine, les relations entre la Chine et la Russie continueront à progresser »,
A-t-il ajouté.
Ailleurs à l’international, les condamnations se multiplient. Londres, par la voix de son ministre des Affaires étrangères David Cameron, a dénoncé « l’organisation illégale d’élections sur le territoire ukrainien, l’absence de choix pour les électeurs et l’absence de contrôle indépendant de l’Osce », l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Pour la Pologne, « l’élection présidentielle en Russie n’est pas légale, libre et équitable ». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lui, estime dans un message publié sur les réseaux sociaux que Poutine est « ivre de pouvoir ».
Les candidatures des opposants Boris Nadejdine et Ekaterina Dountsova ayant été recalées, Vladimir Poutine se présentait face à trois pseudo-adversaires qui ont tous soutenu la guerre en Ukraine : le nationaliste Léonid Sloutski, du parti libéral démocrate (Ldpr), le communiste Nikolaï Kharitonov et l’ancien homme d’affaires Vladislav Davankov.