Par Arlette Akoumou Nga
Près d’un an après le début de l’agression russe, le message du président américain est simple, résumé en peu de mots : « Kiev tient, l’Ukraine tient, la démocratie tient. Les États-Unis et le monde se tiennent aux côtés de l’Ukraine », aussi longtemps qu’il le faudra.
Et pour joindre le geste à la parole, Joe Biden a annoncé une tranche d’aide militaire supplémentaire pour un demi-milliard de dollars. Il s’agit principalement d’artillerie, et des munitions qui vont avec.
Message à l’Ukraine, donc, mais aussi à la Fédération de Russie. Des sanctions supplémentaires contre des entités qui alimentent la machine de guerre russe seront annoncées dans les prochains jours.
Par ailleurs, Moscou a été prévenu quelques heures en amont de cette visite décidée vendredi soir. Elle intervient à quelques heures d’un discours de Vladimir Poutine pour marquer le premier anniversaire de ce que les Russes appellent encore l’« opération militaire spéciale ». Le message est aussi pour les Américains, dont le soutien à l’Ukraine commence à faiblir dans l’opinion selon certaines enquêtes. Pour leur montrer à quoi tout cela sert.
Enfin, alors que des questions se posent sur son âge et qu’il envoie des signaux sur une nouvelle candidature, à 80 ans, Joe Biden répond en se déplaçant en zone de guerre. La visite du président Joe Biden était évidemment risquée, étant donné le conflit en cours. Elle a donc été minutieusement organisée.
Les faits et gestes du président américain sont toujours observés de près. Même le menu de son dîner avec son épouse samedi soir est connu. Mais ce coup-ci, la Maison Blanche a réussi à maintenir le secret jusqu’au bout.
Un départ était prévu ce lundi matin. En réalité, le président américain a quitté Washington dès dimanche. Son itinéraire reste pour l’instant secret. La Maison Blanche a simplement affirmé avoir informé la Russie, on l’a vu, « quelques heures avant son départ ».
Joe Biden a-t-il pris le train, comme les autres dirigeants occidentaux qui se sont rendus à Kiev depuis le début du conflit ? Étant donné les conditions de sécurité qui entourent tout déplacement du commander in chief, cela semble peu probable.
Mais un déplacement aérien, alors que l’Ukraine est régulièrement frappée par des missiles, est également risqué. Quoi qu’il en soit, Joe Biden n’est resté que quelques heures à Kiev, ne changeant pas son programme lorsque les sirènes d’alerte antiaérienne ont retenti.
Arrivé dans la matinée, il est reparti l’après-midi. Une visite éclair, donc, « sans précédent à notre époque » pour un président américain, juge son conseiller à la sécurité. Sans précédent ? Comprendre : dans un pays en guerre où les forces américaines ne sont pas déployées.
