Par Arlette Akoumou Nga
L’Afrique du Sud propose un accord commercial à Washington. Alors que les deux pays sont en pleine crise diplomatique et que l’African Growth and Opportunity Act (Agoa, « Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique ») pourrait disparaître avec les nouveaux droits de douanes américains, Pretoria a proposé un accord à Donald Trump sur le gaz, lors de la rencontre entre les deux chefs d’État, la semaine précédente.
Cette proposition est simple : l’Afrique du Sud achète du gaz américain en échange d’une exemption de droits de douane sur l’aluminium, l’acier et sur les véhicules, alors que le secteur automobile sud-africain repose sur les exportations, notamment vers les États-Unis.
L’automobile, secteur majeur pour l’économie sud-africaine
L’Afrique du Sud cherche ainsi à sauver son industrie automobile. C’était d’ailleurs l’objectif principal de la rencontre entre le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue américain Donald Trump : parler commerce et trouver des accords. Car les taxes sont passées de 0%, dans le cadre de l’Agoa, à 25%, sur les véhicules.
En Afrique du Sud, il y a par exemple des filiales de Ford, BMW ou encore Mercedes-Benz. Et le risque est donc une baisse des ventes, le départ de certains constructeurs, et surtout, des emplois en danger. Or, le secteur automobile pèse énormément dans l’économie du pays : environ 5% du Pib. L’Afrique du Sud a bien compris qu’avec Donald Trump, il fallait négocier. C’est donc sur le gaz naturel que le pays a décidé de faire une offre sur 10 ans. C’est aussi dans l’intérêt de la nation arc-en-ciel, qui a de plus en plus de mal à s’approvisionner chez son voisin mozambicain. L’Afrique du Sud s’engage donc à acheter à hauteur d’environ 1 milliard de dollars de gaz naturel liquéfié américain par an.
En échange : les États-Unis doivent laisser l’Afrique du Sud exporter 40 000 véhicules par an sans les taxer. Pour l’instant, rien n’est finalisé. Les États-Unis doivent encore examiner cette proposition sud-africaine.