Par Joël Onana
Il s’agit d’un bond en avant par rapport à il y a quelques années, lorsque la création de fausses photos, vidéos ou clips audio nécessitait des équipes de personnes disposant de temps, de compétences techniques et d’argent. Désormais, grâce aux services d’intelligence artificielle générative gratuits et peu coûteux d’entreprises comme Google et OpenAI, n’importe qui peut créer des « deepfakes » de haute qualité avec une simple invite texte.
Les experts préviennent que l’IA et les deepfakes seront probablement pires lors des prochaines élections. Voici comment les gouvernements et les organisations réagissent à la menace. Aux États-Unis, la Fcc a interdit les appels automatisés générés par l’IA et visant à décourager les électeurs. Les grandes entreprises technologiques ont signé un accord pour empêcher que l’IA soit utilisée pour perturber les élections démocratiques dans le monde entier. Et un rapport de Davos révèle que la désinformation alimentée par l’IA constitue la plus grande menace mondiale à court terme. La désinformation et la désinformation alimentées par l’IA apparaissent comme un risque alors que les citoyens de nombreux pays se rendent aux urnes. Apprenez-en davantage sur les 25 élections de 2024 qui pourraient changer le monde et jetez un œil à la couverture électorale mondiale de l’AP. Une vague de deepfakes liés aux élections en Europe et en Asie circule sur les réseaux sociaux depuis des mois, servant d’avertissement à plus de 50 pays qui se rendront aux urnes cette année. “Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin pour voir certaines personnes… clairement confuses quant à savoir si quelque chose est réel ou non”, a déclaré Henry Ajder, un expert en IA générative basé à Cambridge, en Angleterre.
La question n’est plus de savoir si les deepfakes de l’IA pourraient affecter les élections, mais quelle sera leur influence, a déclaré Ajder, qui dirige une société de conseil appelée Latent Space Advisory. Si les États-Unis La course à la présidentielle s’échauffe, le directeur du Fbi, Christopher Wray, a récemment mis en garde contre la menace croissante, affirmant que l’IA générative permet aux « adversaires étrangers de s’engager facilement dans une influence malveillante ».
Avec les deepfakes IA, l’image d’un candidat peut être maculée ou adoucie. Les électeurs peuvent être orientés vers ou loin des candidats ou même éviter complètement les élections. Mais la plus grande menace pour la démocratie, disent les experts, est peut-être qu’une vague de contrefaçons d’IA pourrait éroder la confiance du public dans ce qu’il voit et entend. Voici quelques exemples récents de deepfakes d’IA :
— Une vidéo de la présidente pro-occidentale de Moldavie apportant son soutien à un parti politique favorable à la Russie.
— Extraits audio du chef du parti libéral slovaque discutant du trucage des votes et de l’augmentation du prix de la bière.
— Une vidéo d’un député de l’opposition au Bangladesh
– un pays conservateur à majorité musulmane
– portant un bikini.
La nouveauté et la sophistication de la technologie rendent difficile la localisation de qui se cache derrière les deepfakes de l’IA. Les experts affirment que les gouvernements et les entreprises ne sont pas encore capables d’arrêter le déluge et qu’ils n’agissent pas assez vite pour résoudre le problème. À mesure que la technologie s’améliore, “il sera difficile d’obtenir des réponses définitives sur de nombreux faux contenus”, a déclaré Ajder.
