Accueil PolitiqueAfrique Cameroun | 32ème anniversaire de la Tripartite: Tomaïno Ndam Noya réveille la mémoire d’un consensus perdu

Cameroun | 32ème anniversaire de la Tripartite: Tomaïno Ndam Noya réveille la mémoire d’un consensus perdu

Dans un texte publié ce 13 novembre 2023 intitulé « Il était une fois, le 13 novembre 1991… », la femme politique, entre les lignes, appelle le pouvoir à revenir à l’esprit qui a animé cette rencontre politique unique pour juguler les crises multiformes que traversent le pays.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

Le 13 novembre 1991, au Palais des Congrès de Yaoundé, les trois parties (gouvernement, opposition et la société civile) sont réunies pour trouver les voies et moyens de sortir le pays de l’impasse avec les villes mortes, les lots de violence et de désobéissance civique. Les débats sont houleux et incertains, le consensus s’éloigne et les différents camps se regardent en chiens de faïence. Heureusement qu’il existe des hommes de consensus, capables de sacrifier leurs intérêts pour préserver le collectif. C’est de cette manière que le Dr Adamou Ndam Njoya s’illustra ce jour-là ; lui l’une des têtes couronnées de l’opposition camerounaise encouragea ses pairs à rechercher le consensus pour préserver la paix. Ce jour-là aussi, rappelle Tomaïno Ndam Njoya, « les femmes, ayant à leur tête Madame Keutcha Julienne, chantaient l’hymne national en brandissant et célébrant l’Arbre de la Paix. La surprise était grande de voir toutes ces femmes de tous les horizons réunies en un ensemble cohérent qui transcendait les différentes origines qu’étaient les formations politiques et du parti au pouvoir et de l’opposition qui, quelques temps, s’affrontaient et, de la société civile, et des différents univers médiatiques. Toutes, participantes à ces assises historiques sous la direction de la première grande femme politique parlementaire non seulement donnaient une belle leçon de l’unité entre les fils et les filles du Cameroun qui, le temps de la Partie, avait abouti à juguler les violences, les haines qui se traduisaient dans les manifestations violentes des villes mortes ». Ces femmes en liesse remirent leurs arbres de paix à l’homme qui avait sauvé la paix, préserver la Patrie de sombrer dans un conflit interminable.

Au sein de l’Udc, la journée du 13 novembre participe par excellence, tant à la célébration de l’arbre de la paix qu’à celle de la Tripartite. Le 13 novembre 2017, le Dr Adamou Ndam Njoya, « le président pour l’éternité de l’Udc », disait clairement qu’il était animé par le souci, qu’une « journée de réflexions soit instituée pour interroger les symboles unificateurs et porteurs des germes de construction d’unité nationale ». C’est précisément dans ce sillage que se tient le 13 novembre de chaque année, la Journée républicaine de réflexions et d’échanges (Jrre), repoussées cette année au 23 novembre à Yaoundé, dans les locaux de l’Ecole africaine d’éthique (Eae) à la Montée Anne-Rouge. Dans sa publication, le président national de l’Udc reconnaît que cette belle façon de sortir des villes mortes et du cycle des violences, montrait et montre encore qu’il y a, dans nos héritages des richesses culturelles, des valeurs qui exaltent l’être humain et toute la communauté. Ces valeurs, souligne-t-elle, constituent le meilleur ciment de la fraternité, de la solidarité dans la vie, les activités des fils et des filles. La sortie des villes mortes avec le consensus a abouti à étendre l’ordre de jour des discussions initialement annoncées par le gouvernement. « C’est un acquis de notre histoire à ne pas oublier ; initialement convoqués pour parler des élections à l’Assemblée nationale et de la Communication, les idées des partis politiques de l’opposition réunis au sein de la Coordination nationale vont être prises en compte permettant d’élargir le champ de ce qui sera dénommé par la suite la Tripartite ; ainsi tout le monde accepte la révision de la Constitution, la fin des différentes mesures d’exception privatives des libertés…etc. » 

L’arbre de la paix et l’ouverture à l’autre

Tomaïno Ndam Njoya rappelle par ailleurs que l’arbre de la paix brandit par les femmes pour célébrer les acquis républicains, démocratiques, invite à la culture de la convergence pour des concertations, pour le dialogue en vue des solutions aux problèmes quels qu’ils soient. En temps de paix ou non, on en aura toujours besoin, dans toute société et plus encore dans une Nation où les diversités des points de vue ne manqueront pas face aux mutations, aux transformations liées à la nature profonde de l’être humain (dont deux valeurs dominent : l’égoïsme et la générosité).

Dans la liberté, l’une et l’autre peut jouer, mais l’harmonie, l’amour, la paix veulent que l’être humain cultive celles qui unissent, qui mobilisent les intelligences, les énergies pour construire dans l’humilité, pour être en perpétuelle recherche du vrai, du bien, du beau. Tout cela demande, précise-t-elle, toute une culture qui passe par le savoir, la connaissance dont le but ultime est de rendre les populations heureuses et vertueuses. Par le savoir-faire, la professionnalité et le savoir-être, les comportements affirmant la dignité humaine, loin de toutes formes de discriminations, tout ceci aboutit à « être et agir ensemble ». Pour ce faire, elle rappelle à la communauté nationale que la Tripartite et l’arbre de la paix interpellent tout le monde et doivent être célébrés comme acquis éclairants ; des guides pour sortir des troubles, des problèmes que connaît une personne ou que connaît toute une collectivité, toute une communauté. Ce problème qui devient celui de tout le monde comme le mal qui affecte une partie du corps et fait souffrir tout le corps.

Au cours de la Jrre, « il est en effet question lors des réflexions, débats et échanges, pour les participants de faire ressortir des concepts et des symboles que distillent et nos valeurs traditionnelles dans leurs riches diversités, ainsi que, ce que nous offrent les valeurs des confessions religieuses que nous partageons comme le christianisme et l’Islam. A tout cela, ajouter nos héritages culturels comme ceux des pères fondateurs qui ont hissé le dialogue, les concertations, la recherche du consensus comme voies pour pérenniser les acquis de l’unité nationale retrouvée et des mutations qui s’imposent dans la vie des sociétés… » 32 années après la Tripartite et au regard du contexte, marqué par le retour, la persistance et l’aggravation de nombreuses crises de nature aussi différentes que profondes et multiformes ; pour sortir du cycle de la violence, des blocages et dominations entretenus, des violations « officielles » -car au vu de tous-, des droits de l’homme, du non-respect des lois, des injustices ciblées, de la précarité, du gâchis, des égoïsmes… l’esprit de la Tripartite et de l’arbre de la paix est plus que jamais d’actualité.

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