Par Iliassou NCHINGOU
La population du quartier Mandetkene, localité située dans le village Njiketnkié, arrondissement de Foumban va encore attendre avant de sortir de l’obscurité. En effet, le projet de construction de sa centrale hydroélectrique a été stoppé par Patricia Tomaino Ndam Njoya, maire de la Commune de Foumban le 21 janvier 2025. Le motif de ce refus argué par la mairie est le fait que le projet ait été déclaré d’utilité publique. Face à cette situation, le préfet du département du Noun Um Donatien a invité les parties à s’entendre pour que cette commune puisse avoir sa centrale.
« Il ressort que des réunions ont été préalablement tenues. Chemin faisant, un désaccord est né entre les parties. La mairie refuse que le projet soit déclaré d’utilité publique. Tout est mis en œuvre pour aplanir ce malentendu. Les parties sont d’ailleurs convoquées au ministère. Nous à notre niveau, devons tout faire pour ne pas perdre un tel projet utilitaire »,
a indiqué Um Donatien, préfet du Noun.
Pour mieux comprendre la situation, il faut remonter en 2021, année au cours de laquelle la mairie de Foumban avec la société Bethel Industrievertretung Biil signent un accord cadre pour la construction de la centrale dénommée « Nshi Foumban Power Company ».
Après plusieurs réunions tenues à Foumban sous l’égide de l’autorité administrative en présence de l’équipe de la mairie et au ministère de l’Eau et de l’Energie, quitus a été donné à la société allemande de procéder au lancement des travaux sans aucune forme d’opposition de la mairie selon le préfet.
Sauf que pendant la descente de délimitation et de sécurisation du site, l’autorité fera face aux sbires de la mairie. Selon le communiqué de la mairie sur les motifs de ce refus plusieurs griefs sont mentionnés à savoir le non-respect de l’accord cadre, la déclaration d’utilité publique entre autres. Pendant ce temps, la population bénéficiaire croupie dans la misère.
« La mairie refuse ce projet par peur de perdre les élections à venir. Nous appelons l’Etat à l’aide, trop c’est trop. On nous parle de décentralisation alors que nous n’avons ni route, ni électricité, ni eau potable et encore moins l’école. Voici ce qui allait nous sortir de l’obscurité que la mairie veut bloquer »,
se lamente Husseni Fiffen, habitant du quartier Mandetkene.
Malgré les tractations menées par l’autorité administrative, le chef de la municipalité reste camper sur sa position.