Par Paul Tjeg1
La chaîne cryptée française Canal + est désormais interdite de toute forme de publicité sur les espaces publicitaires contrôlés par la mairie de Douala. C’est la substance d’une lettre circulaire que vient de rendre publique Roger Mbassa Ndine, le maire de la capitale économique du pays. «Les produits de la société Canal+ sont interdits de publicité par tout moyen dans la ville de Douala», peut-on lire dans ce document. A en croire le magistrat municipal, cette sanction qui a également été infligée au Paris mutuel urbain camerounais (Pmuc), à Total Cameroun, Nestlé, The Coca cola company, Guinness Cameroun et Société anonyme des boissons du Cameroun (Sabc) est subséquente au «non-paiement des droits relatifs à la publicité sur les lieux de vente».
Les sommes réclamées à ces entreprises par la Communauté urbaine de Douala sont énormes. D’après nos confrères d’EcoMatin, Sabc, filiale du français Castel, doit éponger une ardoise d’environ 800 millions de FCFA, au titre des années 2020, 2021, 2022, et 2023. Soit 400 millions de FCFA pour la publicité sur les lieux de vente, et 400 millions de FCFA de pénalité.
Des chiffres que conteste le leader du marché brassicole local. D’après des informations relayées par les confrères suscités, l’entreprise préparerait un plan de riposte qui pour l’essentiel va tenter de prouver que l’action de la communauté urbaine de Douala n’est pas légale, et que les autorités administratives ne lui reconnaissent d’ailleurs pas la compétence pour entreprendre de telles actions.
Sa démarche est confortée par une correspondance du ministre de la Décentralisation et du développement local, datée du 22 mai 2023, dans laquelle il insistait sur l’illégalité de la perception de cette taxe par les mairies. Une sortie qui, à l’époque, avait été motivée par de nombreuses récriminations portées à l’attention du membre du gouvernement par des opérateurs économiques et des régisseurs de publicité sur le prélèvement de la redevance publicitaire par certaines Communautés urbaines et Communes.
Le maire de la ville est cependant formel. La publicité sur les lieux de vente n’est pas une redevance publicitaire, mais plutôt du «produit de l’exploitation des emplacements publicitaires».