Par Serge Aimé Bikoi
Dans une lettre aux allures de pamphlet, vingt députés du Nord-Ouest, sous la houlette de l’honorable Njingou Musa, l’aîné de tous,, soutiennent que la discrimination dont ils sont victimes est indescriptible. “Pendant les années antérieures, disent-ils, le Nord-Ouest avait quatre postes au bureau. Durant trois dernières mandatures, ces postes étaient occupés à 75% par le Social democratic front (Sdf) et à 25% par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc)”.
Mais depuis que le parti au pouvoir a raflé les vingt sièges du Nord-Ouest, ils n’ont plus qu’un seul poste au bureau. Le dossier est, en ce moment, sur la table du secrétaire général du comité central du Rdpc. Dans l’optique de soutenir leur brûlot, ces députés brandissent des documents où sont consignés les avantages faramineux réservés exclusivement aux membres du bureau de la chambre basse du parlement et assimilés. Entre crédits d’achat et d’entretien de véhicules, primes d’installation et indemnités pour congés évalués à des dizaines de millions de Fcfa, les plaignants se disent indignés de ce qu’en cette période de crise, où ils espéraient avoir le plus grand soutien du président de l’Assemblée nationale pour pouvoir assister leurs populations afin de les éloigner du terrorisme. Mais, ils observent plutôt le contraire.
Là où le bât blesse, c’est qu’aucun d’eux n’occupe un poste de représentation au sein des parlements, à l’instar de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), de l’Afrique Caraïbes Pacifiques(Acp), de l’Union européenne (Ue), de l’Union panafricaine et du Commonwealth. Suffisant donc pour frapper du poing sur la table et refuser d’être éternellement orphelins des postes, disent-ils, juteux. Les députés du Nord-Ouest ont, dans la même veine, saisi Jean Nkuete à travers le président du groupe parlementaire. Histoire d’attirer l’attention de la plus haute instance du parti relativement à leur situation de marginalisation.
Ces élus de la nation sont aussi ulcérés par les propos jugés tribalistes du directeur du cabinet de l’Assemblée nationale, qui n’a jamais été sanctionné par son patron, Cavaye Yeguie Djibril. La sortie incendiaire de Boukar Abdourahim est restée impunie en dépit du tollé que ces propos ont suscité au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Ils appellent le président de l’Assemblée nationale à le démettre de ses fonctions tant son discours a, le 28 août 2023, relancé le débat sur des soupçons de clientélisme qui entourent la gestion de la chambre basse du parlement. L’honorable Njingou Musa et ses pairs s’attendent donc à une réaction énergique du président de l’auguste chambre pour au moins condamner la sortie controversée de son homme de main lors de la 9ème édition du tournoi Aziz qui, curieusement, célébrait les valeurs de paix, d’unité et de vivre-ensemble.
