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Cameroun > Jeicom 23: Augustin Tamba réussit son pari

Hier 1er juin 2023, le président des Communes et villes réunies du Cameroun (Cvuc) et tous les maires du Triangle national ont fait valoir leur capacité de mobilisation au Palais de congrès de Yaoundé, en présence du gouvernement et des bailleurs de fonds.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

André Flahaut, ministre d’Etat belge a, au cours des allocutions d’ouverture, résumé en seul mot les Jeicom 23 : « succès ». Il l’a dit en comparant la mobilisation des différents acteurs en 2021 à celle de cette année. Et c’est le lieu de le dire, le Premier ministre chef du gouvernement, représentant le chef de l’Etat à ce haut lieu des déploiements économiques entre les communes et les bailleurs de fonds, a tenu à affirmer combien Etoudi attache du prix aux Jeicom 2023.

Pas moins de 15 membres du gouvernement autour de Joseph Dion Ngute pour procéder au lancement de ces trois jours des Journées économiques internationales des communes. Il y avait du beau monde, c’est le moins que l’on puisse dire, avec un bouchon impressionnant à l’entrée du Palais des congrès. Un représentant de Dassault, a impressionné avec l’exposée sur les systèmes d’un « démonstrateur de jumeaux numériques ». Le maire de Tanger, par ailleurs président de l’association marocaine des présidents des conseils communaux (Ampcc), Mounir Laymouri a apprécié à juste titre l’importance de la sécurité en disant comment son pays a pu en arriver là. Il a dans la foulée émis le vœu de voir les pays du continent vaincre la spirale des famines.

En revenant sur le discours du membre du gouvernement belge, on a retenu un appel à une migration du concept de coopération qui est davantage néocolonial, vers celui de partenariat qui intègre un rapport d’égalité, de respect mutuel et de gain partagé. Dans ce sillage, le Premier ministre Joseph Dion Nguté a, en déclarant ouvertes les Jeicom, rappelé à tous qu’Etoudi attend avec un intérêt certain tous les rapports de ces trois jours des travaux. Comme rappelé la veille, les bailleurs de fonds sont bel et bien présents, et il appartient désormais aux élus locaux de faire valoir les projets à valeur ajoutée des différents territoires face aux financiers.

En ce premier jour des Jeicom, les maires, les syndicats des maires ont répondu présents à travers la multitude des stands ouverts au Palais des congrès. Il faut ajouter que la sécurité alimentaire est le thème qui oriente ces assises, que ce soit l’agriculture, l’élevage, beaucoup de communes sont arrivées avec des projets dans la besace. Elles ont de toute évidence à cœur de parer à l’insuffisance alimentaire des populations. Le maire de Tanger, dans son discours de circonstance, s’est félicité de ce que les Jeicom aient placé un tel thème au cœur de telles assises. Il n’est pas question de faire de longs discours à n’en plus finir sur la sécurité alimentaire, mais de prendre des initiatives, en signant des contrats et des conventions pour le changement heureux des choses dans le pays. C’est le sens que le patron des Cvuc a toujours donné à ces rencontres, c’est le maître-mot pour la signature des contrats pour le bonheur des populations. Dans la grande salle des conférences du Palais des congrès, toute la République a constaté la capacité de mobilisation des collectivités territoriales décentralisées, déterminées à travailler en collaboration avec les institutions à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, pour le bonheur des populations.

Samedi prochain, à l’heure de la fermeture des Jeicom23, on commencera à dresser les premiers bilans de ces rencontres qui cristallisent toutes les ambitions des maires. Le Messager, dans le sillage de cette ouverture des Jeicom, a recueilli les attentes des élus locaux au cours de cette grand’messe. Il y a de ce fait du pain sur la planche, du travail à faire pour sortir du spectre de la pauvreté, pour aller vers l’émergence.

Réactions :

Roger Mbassa Ndine, Maire de la ville de Douala

« Un Métrobus à 300 milliards de Fcfa »

« C’est l’occasion pour nous de rencontrer les opérateurs qui sont venus en grand nombre cette année. Vous avez suivi, il y a après de 27 pays qui sont invités. Douala a des projets, nous sommes prêts à discuter avec les partenaires au développement qui sont présents ici. Nous avons un méga projet qui est de près de 300 milliards de Fcafa qui concerne les transports de masse des populations, que nous appelons le Métrobus, ce projet est déjà est pleine préparation. Nous avons également les projets d’infrastructures routières, notamment la voie de contournement de la ville de de Douala, qui permet de fluidifier la circulation ».

Patricia Tomaïno Ndam Njoya, maire de la commune de Foumban et présidente du syndicat des communes du Noun

« Les retombées, on les attend au niveau local »

« Nous sommes dans le stand des communes du Noun. La commune de Foumban, la commune de Foumbot, la commune de Koutaba, la commune de Malantouen, Massangam et Njimom ont cru devoir comme le Code sur les Collectivités territoriales décentralisées le permet, se mettre ensemble pour les objectifs d’intérêt d’amélioration des vies de nos populations, bien sûr dans le social, le culturel, l’économie, l’environnement, le sport, parce que nous sommes convaincus que nous sommes un territoire. Historiquement, ces communes sont du ressort du département du Noun qui fut il y a quelques années une région. Nous sommes des communes assises sur un territoire commun, et nous avons également les populations qui partagent une même culture, une même langue et c’est important. La grande majorité adhère à la même culture. Le développement local sur la prise de conscience de la mutualisation des efforts est de règle. Nous avons demandé à nos agents municipaux de permettre qu’il y ait à chaque centime additionnel un montant qui soit prélevé et qui soit dirigé vers le Syndicat. Notre modèle est intéressant parce que nous sommes autonomes. Nous comptons d’abord sur nos propres ressources avant d’attendre les fonds qui vont venir de l’Etat. L’Etat a aussi prévu d’appuyer les regroupements comme les nôtres.

Pour l’instant nous n’avons pas encore l’appui de l’Etat mais nous fonctionnons depuis avec les cotisations de nos six communes et c’est très intéressant. Notre plan d’action 2020-2025 est aussi basé sur la santé des populations. Nous encourageons et nous appuyons une mutuelle de santé. Nous avons décidé d’appuyer une mutuelle de santé. En dehors de la santé, il y a la culture et l’environnement. Le Noun est un bassin de production de par sa terre fertile, historiquement nous avons des héritages culturels, Foumban est la capitale culturelle du Cameroun, la cité des arts. C’est important de montrer cette image. Nous sommes heureuses d’accueillir les communes étrangères mais aussi les communes du Cameroun car c’est l’occasion de se découvrir. Par rapport à 2021, nous constatons et nous sommes heureux de voir que c’est un mouvement qui a un contenu et nous sommes fiers parce que nous participons de ce contenu-là. Les retombées, on les attend au niveau local.»

Alphonse Ondoa Efala, maire d’Akono, du Syndicat des communes de la Mefou et Akono

« Susciter un regard tout particulier et bienfaisant des investisseurs »

« Nous sommes venus ici pour vendre notre territoire. Nos quatre communes et vous voyez comment nous avons pris la peine de rendre ce site beau pour attirer davantage le regard des Camerounais et davantage des étrangers parce qu’on a besoin de tout le monde. On a besoin de ceux qui ont eu un peu plus que les Camerounais pour venir nous aider à sortir de l’ordinaire dans lequel nous sommes plongés jusqu’à aujourd’hui. Nos attentes c’est de pouvoir susciter un regard tout particulier et bienfaisant des donateurs qu’ils soient investisseurs ou financiers. Nous ne pouvons pas nous seuls faire ce que les populations nous ont confié comme mandat, celui de changer leur mode de vie. Avec les étrangers et avec toutes les bonnes volontés, nous pensons que vous voyez, ensemble nous nous tenons par la main, et avec tout le monde. Avec l’accord de Dieu, nous arriverons à trouver les objectifs pour lesquels nous avons été élus. »

Yannick Ayissi, maire de Yaoundé 2

« Le projet de construction d’un complexe agroindustriel intégré »

« Les Jeicom se déroulent sur le territoire de Yaoundé 2. C’est une opportunité pour nous de vendre les atouts de notre municipalité, qui est un poumon économique pour la ville. Nous avons de nombreux espaces commerciaux et marchands où les producteurs locaux peuvent écouler leurs produits. Nous avons par exemple le marché Mokolo. Nous avons les centres commerciaux modernes, nous avons Carrefour, nous avons Super U, des espaces ludiques où les populations peuvent venir s’égayer, se divertir en famille. C’est également des lieux de commerce où les producteurs locaux peuvent écouler leurs productions. Nous avons également des atouts sur le plan touristique, nous avons quatre collines de la ville et à partir de l’une de ces collines, le Mont Fébé, vous avez une belle vue de la ville. Nous avons le Parcours Vita le Golf club, le club hippique. Yaoundé 2 est le Cameroun en miniature. Nous avons dans notre commune toutes les grandes composantes ethniques religieuses de notre pays. Nous avons des possibilités en termes d’investissements, nous avons des espaces dans notre commune qui doivent être restructurés, dans le schéma directeur de la ville de Yaoundé, il y a des espaces qui ont été identifiés à cet effet dans la cadre du partenariat public-privé. S’il y a des probables investisseurs qui peuvent s’asseoir avec nous pour qu’on voie comment on peut restructurer ces zones –là. On pourra construire des habitations, des espaces de jeu, des stades, des espaces de théâtre, etc. Nous avons également une zone rurale, Fébé village. Nous parlons de sécurité alimentaire. Nous avons le projet de construction d’un complexe agroindustriel intégré où nous pourrons pratiquer l’aviculture, la pisciculture, et autres.»

Abakar Brahim, maire de la commune de Logone-Birni

« Il y a le projet de la production, la conservation d’oignons ».

« Les Jeicom, c’est pour nous une opportunité. Nous sommes dans des communes qui ont certaines difficultés par rapport à son développement et c’est l’occasion pour nous de venir à la recherche des partenariats pour l’intérêt de nos populations. Nous sommes venus avec beaucoup de projets dans le domaine divers. Dans le domaine de l’agriculture parce que nous sommes dans une commune agricole par excellence, de l’élevage, de la pêche, et également le domaine des infrastructures routières pour permettre à nos populations d’évacuer facilement leurs produits. Nous sommes également là pour chercher des voies et moyens pour avoir des conventions, signer des jumelages, avec les communes des autres pays ou bien des communes de ce pays pour faire la coopération intercommunale. Il y a le projet de la production, la conservation d’oignons. Nous sommes dans une commune où nous cultivons l’oignon, mais nous avons des difficultés quant à la conservation des produits parce que dès que le récolte arrive, nous avons le marché qui est très bas, parce que le sac d’oignon peut coûter peut-être trois mille ou moins et les paysans n’ont pas la possibilité de conserver leur produit. Quelques mois après, les prix peuvent tripler, voire décupler par rapport au prix à la récolte.

Aujourd’hui, nous sommes venus avec un projet qui peut nous permettre de produire abondamment mais de conserver ce produit et d’attendre le moment idéal pour vendre, pour que les paysans en tirent le grand bénéfice. Nous avons également un projet par rapport à l’élevage parce que nous sommes dans une zone d’élevage, nous avons de bons pâturages où il y a de transhumants qui arrivent de tout les pays et même de l’extérieur. Ils viennent du côté du Nigeria, du Tchad, du Niger pour venir dans notre commune. Nous voulons également développer le secteur de l’élevage avec l’élevage des vaches laitières, on est en partenariat avec des Italiens, pour le développement de la filière. Nous avons des facilités d’écoulement des produits parce que nous sommes à un pas de la République du Tchad, le Nigeria qui est un grand consommateur. Si nous parvenons à mettre sur pied tous ces projets, l’écoulement au bout de la chaîne sera facile et les populations vont en bénéficier. »

Propos recueillis par L.D.N.

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