Par Mon’Esse
La double dégradation, par Moody’s et Standar & Poor, de la note de la dette publique du pays, a inspiré une alerte au Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam).
Dans une note parvenue dimanche à la rédaction, le plus grand regroupement de créateurs de richesse du pays indique que ce fait «a ébranlé la communauté nationale des affaires, laissant transparaître une vague d’inquiétude sur les perspectives à court terme» d’une économie déjà en proie à diverses crises.
En fin juillet, Moody’s a ainsi dégradé de deux crans la notation d’émetteur à long terme en devises étrangères et locales, ainsi que la notation de la dette senior non garantie de «B2» (hautement spéculatif) à «Caa1» (risque élevé de défaut). Le 8 août suivant, c’est Standar & Poor qui montait au filet, faisant passer le risque du pays de B-/B (très spéculatif) à SD/SD (défaut partiel), soit la dernière note avant le défaut de paiement.
Pour le Gicam, le pays se trouve ainsi dans la catégorie des emprunteurs pour lesquels la perception du risque de non-remboursement des dettes sur le marché international des capitaux est élevée. «Il s’agit là d’une situation hautement grave et préjudiciable pour notre économie, qui est à la quête de financement pour soutenir son développement. La situation est encore plus grave quand on sait que les causes ayant conduit à cette dégradation sont connues et ont fait l’objet d’alertes, aussi bien du patronat que des partenaires.»
Et parmi ces causes figurent le pic inédit atteint par les subventions sur les carburants ayant atteint les 900 milliards de francs (3,4% du PIB) en 2022, contre 600 milliards de francs un an auparavant, des lenteurs dans la mise en œuvre des réformes, ou encore des dépenses hors-budget toujours aussi importantes.