Par Ilyass Chirac Poumie
Depuis quatre années et demie, ce chef d’État atypique n’a pas tenu de conseils des ministres. Instance où se définit pourtant, sous d’autres cieux, toutes les grandes orientations stratégiques des nations.
En concédant une délégation de signature à son ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la république, (Un Fang-Béti comme lui) Paul Biya en a fait, théoriquement un omni-président ” Sur très hautes instructions…” Ferdinand Ngoh Ngoh en profite, pour régler des comptes personnels; en organisant des purges; positionnant par la même occasion ses pions ou homme-liges, dans la perspective de l’après Biya.
La nomination du magistrat Harouna Bako à la direction générale de Cotco il y a quelques jours et l’admission controversée du général de division Ésaïe Ngambou en seconde section ; illustrent clairement, ces batailles de fin de règne.
Quid de la reconfiguration des clans…
De façon schématique, au moins trois camps antagonistes s’affrontaient dans la perspective de l’après Biya; représentés par trois figures de proue, à savoir : le tout-puissant Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh, le fils Franck Emmanuel Biya et le grand argentier de l’État Louis Paul Motaze. Mais l’assassinat de Martinez Zogo semble avoir totalement modifié la donne.
Lâché apparemment par quelques fidèles lieutenants tels que Paul Atanga Nji; après l’atomisation du clan du garde des sceaux Laurent Esso qui ne doit désormais sa liberté qu’à Paul Biya; c’est le clan de Ferdinand Ngoh Ngoh qui apparaît désormais comme celui qui a le vent en poupe. Pourtant, impliqué dans moult dossiers sulfureux et accusé de nombreuses malversations financières : Cangate, Covid-gate, Taskforce… Le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la république était au plus mal, avant l’assassinat de Martinez Zogo qui est tombé du ciel; comme une espèce de deus ex machina.
Empoisonnement de Dodo Ndoké ou le temps des sicaires…
Arrêté et torturé par le commando de la mort ; l’ancien chef de chaîne de Amplitude Fm Martinez Zogo avait dévoilé l’identité du défunt ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique comme étant l’homme qui lui avait remis, les documents des lignes 94, 65 et consorts. Les récents événements semblent corroborer mot pour mot, ces révélations du patron de Ris radio Barclev Simondi Bitjocka. Ce qui porte à croire que c’est fort de cela, que Gabriel Dodo Ndoké avait été froidement tué par empoisonnement ; par les agents du contre-espionnage commis par l’un des clans antagonistes.
Même l’armée est au pas…
L’essentiel des ministres du gouvernement actuel, sont sous la botte de l’omni-président Ferdinand Ngoh Ngoh. Le dernier à lui avoir prêté allégeance, avant le ministre d’État, ministre de l’enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo est le patron de la préfectorale Paul Atanga Nji.
Voué aux gémonies par le général de division Esaïe Ngambou ; le parrain a volé au secours de son filleul en rappelant implicitement à l’ancien commandant de l’école de guerre de Yaoundé, cette célèbre citation de Cicéron: “Il faut que les armes cèdent à la toge”, soit, aux militaires, les casernes…aux civils, le pouvoir et les palais.