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Cameroun > Lions indomptables: La polysémie d’une victoire sur le Cap-Vert

Samedi dernier, 8 juin 2024, les Lions Indomptables du Cameroun (Lic) ont laminé l’équipe nationale du Cap-Vert (4-1) dans la cuvette de Mfandena à Yaoundé. Les multiples acceptions d’une victoire inédite.

Par panorama papers
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Par Léopold Dassi Ndjidjou

Il y a longtemps les Lic n’ont été aussi incisifs au cours d’un match de football. Ils ont habitué depuis des lustres les supporters à des victoires à l’arrachée, poussives, sur le fil du rasoir. Cette fois, on a vu une équipe qui avait soif, qui voulait en découdre comme autrefois, aux temps des Roger Milla, Samuel Eto’o et autres.

Les Lic ont mouillé le maillot, comme s’ils voulaient se prouver quelque chose à eux-mêmes, en dépit de l’ambiance d’animosité entre le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) et la Fecafoot tenue de main maître par son président, Samuel Eo’o Fils. Le premier déclic est venu des joueurs bannis de la dernière Coupe du monde qatarie et de la Can ivoirienne, on pense ici Ngadeu, Choupo, Hongla ou Onana, qui en dépit de leur récent mis à l’écart, sont revenus avec le poil de la bête sur la pelouse ou des attitudes aseptisées qui facilitent la bonne harmonie au sein de la tanière.

A côté de ceci, il y a un peu comme si les Lions voulaient montrer qu’il est important de ne pas trop leur mettre la pression, d’où qu’elle vienne. Leur nette victoire signifie que cette équipe a retrouvé son âme, que les joueurs s’acceptent et se supportent, qu’ils vivent en équipe telle une famille, qu’ils se suppléent dans leurs insuffisances pour faire la victoire.

Ainsi, ces anciens joueurs en situation et les autres ont affiché une pleine satisfaction de se retrouver ensemble, comme jamais par le passé. Ils se sont amusés, avec une efficacité déconcertante face aux Requins bleus de Cap-Vert. Ils ont performé, non pas comme quelqu’un le leur demandait, mais à leur propre convenance et fierté. Une équipe libérée, fière de se retrouver en s’amusant avec le ballon parfois, comme s’ils voulaient dire à ceux qui doutaient d’eux, qu’ils avaient la volonté et la capacité de venir à bout de tous leurs adversaires si on leur faisait confiance.

Ils ont prouvé que les Lic sont une marque déposée, n’appartenant à personne en particulier, mais à la Nation camerounaise toute entière. De ce point de vue, c’est les Lic qui ont gagné le match contre le Cap-Vert, pour leur propre fierté, pour leur réconciliation retrouvée avec eux-mêmes, avec le public qui les découvre comme il a toujours souhaité qu’ils soient efficaces. Baleba et Tchatchoua auront de ce fait été deux nouveaux pions à l’essai dans la tanière, qui ont éclaboussé la rencontre de leur génie et d’un fighting spirit éprouvé.

La marque Marc Brys

Bienheureux cet entraîneur belge qui a du caractère et du tempérament pour défendre ses convictions, pour assumer ses libres choix en ce qui concerne les onze joueurs sur l’aire de jeu. On ne peut de ce fait comprendre la victoire de samedi dernier sans intégrer la dose Marc Brys qui bien avant l’échéance a su jouer en équilibriste pour préserver ou sauver l’essentiel pour son équipe.

Il a, à sa manière, œuvré pour qu’on n’arrive pas à l’irréparable entre les deux factions qui se regardaient en chiens de faïence. Il a effectivement avalé des couleuvres sans dire publiquement la moindre protestation. Pour s’en convaincre, à la conférence d’après match, il a glissé être fatigué par tout ce qui se passe autour des Lions, toutes choses étrangères au football. Marc Brys est un homme de la situation et ce n’est pas une mince affaire que la Fecacfoot l’ait rapidement adoubé. On peut regretter les couacs qui en ont suivi, mais cela n’occulte en rien la réalité qu’il reste et demeure le seul maître au sein de la tanière. Avoir tenu tête au patron de la Fecafoot dans le contexte actuel, a certainement crédibilisé auprès de ses joueurs sa capacité à les protéger contre tous, contre vents et marées.

Il y a lieu donc de préciser que l’entraîneur des Lic a royalement gagné ses droits de cité sur le banc de touche de l’équipe nationale. Il aura tout prouvé : homme de caractère, prêt à assumer ses choix, et surtout de ne laisser la prérogative à quelconque autorité, venant de la Fecafoot ou du Minsep, lui dicter des choix. C’est là un point de rupture important, car petit à petit, Brys fait montre d’une indépendance vis-à-vis de Tsinga comme aucun entraîneur par le passé. Après la Can foireuse ivoirienne, les sources proches de la Primature soufflent clairement que la démarche première et absolue validée par le gouvernement a été de tout faire pour assainir la tanière. De laisser la tanière aux seuls joueurs et au banc de touche.

Mouelle réussira-t-il les mesures gouvernementales ?

L’une des choses qui crée des clashs entre le Minsep et la Fecafoot est la gestion de la tanière à travers le choix de l’entraîneur. La honte subie par le pays à la dernière Can tout comme à la Coupe du monde qatarie où les Lic avaient leur place au moins au deuxième tour, a donné de comprendre que le mal était dans les vestiaires.

Depuis le message du président de la République du 10 février dernier, le Minsep a entrepris à sa manière de nettoyer les écuries. Il y va inlassablement mais sûrement en suscitant parfois des craintes relativement à une suspension du Cameroun des compétitions de la Fifa. De ce fait, le match qui se joue ce 11 juin 2024 entre l’Angola et le Cameroun donne les signes avant-coureurs de cet antagonisme intolérable en terre étrangère. Si deux staffs accompagnent une seule équipe, il y a lieu de craindre que la Fifa vienne mettre un peu d’ordre dans le bordel. Samuel Eto’o, le patron de la Fecafoot se sent légitimement spolié de ses attributions chaque jour qui passe, et se demande si la Fecafoot n’est pas finalement une coquille vide qu’il a héritée, l’essentiel des décisions se prenant ailleurs.

La Fifa a déjà demandé du reste dans ce sens que les deux parties, Tsinga et le pouvoir, se mettent ensemble pour revoir au plus vite la Convention qui les tient. Plus facile à dire qu’à faire. Luanda va, comme on le craint, précipiter les choses dans la relation entre ces deux parties. Quel que soit le résultat sportif, le gouvernement sera obligé de s’amender, (comment ?), pour une désescalade de la tension.

On ne doit pas l’oublier, le politique a décidé de sortir tous les administratifs et autres étrangers de la tanière. Est-ce possible ? Bien sûr comme on le voit déjà avec Marc Brys. Mais à quel prix ? Dans ce cas, Tsinga deviendra une maison de guerre. Soit entre l’entraîneur affranchi et le maître des céans, soit entre le patron de la Fecafoot et le Minsep. Au demeurant, tout cet embrouillamini dit une seule chose : « entre l’oignon et sa pelure on ne tire qu’une mauvaise odeur ».

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