Par Ilyass Chirac Poumie
Le président par intérim du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Mota, a lancé un appel solennel aux chefs traditionnels, les invitant à ne pas se laisser séduire par les privilèges que leur offre l’administration en échange de leur loyauté.
Dans une déclaration, il a exhorté les garants des us et coutumes à demeurer aux côtés du peuple qui, selon lui, leur confère la véritable légitimité.
« Ne vous laissez pas séduire par les avantages et privilèges que l’administration vous offre »,
a-t-il averti, dénonçant une instrumentalisation des autorités administratives.
Mamadou Mota a pris l’exemple de son canton d’origine, Serawa, où aucun chef n’a été installé depuis quatorze ans, en signe de refus d’un leader imposé par le pouvoir. Pour lui, cette résistance illustre la capacité d’un peuple à se prendre en main et à rejeter la manipulation.En pleine période préélectorale, l’opposant a appelé les chefs traditionnels à
« protéger l’aspiration du peuple au changement », et à défendre les intérêts de leurs communautés au lieu de se contenter d’être de « simples auxiliaires » d’une administration « méprisante et corrompue ».
Les chefs traditionnels au Cameroun occupent une place centrale dans la vie communautaire et servent de relais entre les populations et l’État. Toutefois, leur rôle est souvent perçu comme affaibli par leur statut d’« auxiliaires de l’administration », ce qui alimente des critiques sur leur indépendance. À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, leur positionnement devient un enjeu majeur, les partis d’opposition appelant à une rupture avec la logique de fidélité au régime en place.
