Avec Mamadou Mota.
Le Scandaleux Double Standard du Minat
Silence assourdissant, complaisance criminelle. C’est le réquisitoire qui s’impose face à l’aveuglement volontaire du Ministre de l’Administration Territoriale (Minat). Les faits sont là, tenaces et écrasants : alors que les mercenaires politiques du RDPC paradent en meeting, non pas avec des idées, mais avec des armes à feu et des milices privées, le MINAT tourne la tête. Dans un pays assis sur un baril de poudre, où l’étincelle n’est qu’une question de temps, cette irresponsabilité n’est plus une faute, c’est une haute trahison de la sécurité publique.
Le zèle sélectif du MINAT est un affront à la décence. Pour les militants du parti au pouvoir, c’est l’omerta ; on laisse faire, on encourage l’impunité, on banalise la violence armée comme un simple accessoire de meeting. Mais dès qu’il s’agit du MRC, la machine répressive s’emballe. Ce sont les “fous”, les “ennemis de la République”, des qualificatifs orduriers destinés à justifier la persécution.
Mais de quelle République parle-t-on ? Celle où la loi s’applique au faciès ?
La réponse est gravée dans le marbre :
À Garoua, un militant du MRC est arbitrairement frappé d’une interdiction de séjour, sa liberté de mouvement et d’expression bafouée sans vergogne. L’État y est fort, prompt à museler l’opposition pacifique.
Mais à Touboro, où la véritable menace gronde — celle des preneurs d’otages qui sèment la terreur dans un calme glacial et cynique — le MINAT est muet. L’État y est faible, ou pire, indifférent.
Ce n’est pas une simple gestion administrative, c’est une guerre déclarée à l’État de droit. Le MINAT ne protège pas la République ; il protège un régime et ses nervis, transformant de fait son ministère en un simple appendice du RDPC. Le peuple n’oubliera pas que l’on a taxé d’ennemis ceux qui manifestaient à mains nues, tout en couvrant ceux qui préparaient la guerre civile en brandissant des Kalachnikovs sur l’autel de la gloire partisane. Justice de classe, justice de parti, voilà la “République” qu’ils célèbrent.
