Par Ilyass Chirac Poumie
Scène surréaliste au carrefour Artisanat de Maroua : la banderole officielle du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), parti au pouvoir depuis plus de quarante ans, a été retrouvée accrochée et enroulée autour d’un arbre. Pendant ce temps, celle d’un parti allié trônait ostensiblement en évidence.
Un responsable local du Rdpc dénonce une « offense grave » et interpelle le maire de la ville pour « laver l’affront ». Mais dans l’opinion, beaucoup ironisent sur ce symbole renversé : le parti qui a réduit le pays à néant se retrouve lui-même relégué à un décor négligé.
Cet incident intervient dans un contexte de crispation politique à un mois de la présidentielle du 12 octobre 2025. Alors que le Rdpc tente de mobiliser ses troupes autour du président sortant et de ses alliés, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un système à bout de souffle, accusé d’avoir plongé le Cameroun dans la pauvreté, le chômage massif et la corruption généralisée.
Le mégameeting de Maroua, voulu comme une démonstration de force par le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, se trouve ainsi parasité par un épisode qui illustre la fragilité de l’image d’un parti longtemps présenté comme « inébranlable ».
