Par Joseph OLINGA N.
Les résultats d’une étude réalisée sur la période couvrant les de juillet et août 2024 au Cameroun, rendue publique par le magistrat Ulrich Xavier Ovono Ondoua indiquent que 50 personnes ont disparu au Cameroun.
L’étude publiée par ce magistrat indique que la région du Littoral vient en tête avec 48% des personnes enlevées, suivie de la région du Centre qui comptabilise 24% d’enlèvement. Le tableau sombre des enlèvements comptabilisés par le magistrat camerounais Ulrich Xavier Ovono Ondoua indique que la région de l’Ouest représente 12% de personnes enlevées contre 6% pour le Sud et 3% cumulé pour les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord.
Le tableau synthétique livré par le magistrat Ulrich Xavier Ovono Ondoua souligne que les personnes dont l’âge varie entre 35 ans et plus représentent 28% des cas de disparitions-enlèvements au Cameroun. Celles dont l’âge est contenue entre 30 et 35 ans représentent 29%. Les 15, 16 et 17 ans constituent chacun 9% des cas de disparitions non élucidées au Cameroun. Contrairement aux apparences, il apparaît que les tranches d’âges contenues entre 4 et 13 ans connaissent des taux des disparitions ou d’enlèvements situés représentant 2 à 7% dans cette grille.
Mal profond
Exit les investigations menées par le magistrat Ulrich Xavier Ovono Ondoua sur la période allant de juillet à août 2024, les indices livrés par des sources sécuritaires et des organisations de la société civile soulignent que le nombre de personnes déclarées disparues ou enlevées au Cameroun, au cours de l’année 2024, représente cinq fois le chiffre évoqué par le magistrat enquêteur.
Nos sources préviennent que les évaluations faites relèvent des observations et investigations empiriques. Toutefois, sources sécuritaires et associatives conviennent que le nombre de personnes déclarées disparues ou enlevées au Cameroun, au cours de l’année 2024, oscillent entre 20 et 25 par mois. De manière arbitraire, Panorama Papers, au terme de son enquête, a résolu de tabler sur un nombre de 20 disparitions ou enlèvements par mois, sur onze mois.
Calculette en main, il apparaît sur la base des témoignages des sources sécuritaires et associatives que 220 personnes ont été victimes d’enlèvement au Cameroun sur les onze mois exclus de l’enquête rendue publique par le magistrat Ulrich Xavier Ovono. Au terme de l’addition, il apparaît que près de trois cent personnes ont été enlevées au Cameroun au cours des douze derniers mois. Une saignée qui continue au moment où nous rédigeons cet article.
Exit les zones en crise
Les évaluations faites au cours de nos investigations ne prennent pas en compte les personnes enlevées ou kidnappées dans les régions en crise du Nord-ouest, du Sud-Ouest et dans l’Extrême-Nord. Les rapports consultés indiquent que les trois régions cumulées présentent des enlèvements et des kidnappings d’environ deux mille personnes au cours de l’année 2024.
Sacrifices humains
Le phénomène des enlèvements, kidnappings et rapts débuté au Cameroun dans la deuxième moitié de la décennie 2010 trouve ses motivations dans les trafics auxquels s’adonnent certains acteurs sociaux.
Les différents rapports consultés par Panorama Papers ainsi que les témoignages des chercheurs soulignent que, outre les cas suivis de demandes de rançons (somme toutes dérisoires), l’essentiel des cas d’enlèvements signalés se solde par des découvertes maccabres.
Mutilations
Dans la plupart des cas, les victimes sont retrouvées avec des organes mutilés. De même que les victimes présentent généralement des séquelles de tortures, de viols ou des décapitations.
Les crimes rituels dénoncés sous cape par des sources sécuritaires trouvent un terreau dans la prolifération des sectes pernicieuses et associations exoteriques qui ont pillon sur rue au Cameroun.
Dans le même temps, les sources sécuritaires et associatives évoquent la multiplication des réseaux de trafic d’organes humains au Cameroun.
Hautes personnalités
Les enquêtes diligentées (souvent sous la pression populaire) aboutissent quelquefois aux interpellations de quelques présumés. Passés aux aveux, les personnes interpellées dénoncent souvent des personnalités publiques, des acteurs politiques ou des opérateurs économiques de renom. Au bout du compte, les présumés incarcérés à grand renfort de publicité médiatique sont souvent relaxés, venant amplifier le phénomène.
Les disparitions, enlèvements, assassinats et mutilations sexuelles et génitales observés au Cameroun connaissent une genèse plus lointaine. Journaliste et écrivain, le défunt Docteur Charles Ateba Eyene tirait déjà la sonnette d’alarme dans son livre intitulé : ” Crimes rituels, loges, sectes, pouvoirs, drogues et alcool au Cameroun.” Ouvrage paru en 2013 mais qui résonne d’actualité en 2024.