Par Serge Aimé Bikoi
Présentée sur 10 points, celle du Cameroun porte sur les sujets d’actualité brûlante, notamment le mouvement OTS, les arrestations et détentions arbitraires et les intimidations faites aux hommes et femmes de médias.
Le premier constat est celui de la restriction de l’espace civique. “Ces six derniers mois, relève la directrice exécutive du Redhac (Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale), plus de trente réunions y compris certaines dans des domiciles privés ont été interdites. Autant de restrictions de l’espace civique qui caractérisent les atteintes au droit à la liberté d’expression et d’opinion, à l’accès à l’information et qui aboutissent souvent à des détentions et à des arrestations arbitraires”.
Le deuxième constat est celui de l’observation des arrestations souvent sans mandat, ni justification, lesquels sont effectués par des policiers en civil qui ont régulièrement recours à une force excessive suivie de tortures et de traitements inhumains et dégradants. Le troisième constat déplore le fait que les autorités administratives ont, dans leur viseur, les défenseurs des droits humains et les journalistes qui osent critiquer ouvertement la gestion, par le gouvernement, du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il en est de même de ceux qui dénoncent la corruption et la prévarication des deniers publics.
Maximilienne Ngo Mbe et ses pairs constatent les assassinats dont les journalistes sont victimes. Les cas les plus retentissants, ces derniers mois, étant ceux de Martinez Zogo et de Jean Jacques Ola Bébé, dont les enquêtes tardent à apporter des explications. Tous déplorent que les principes constitutionnels de séparation de pouvoir soient mis à rude épreuve et exigent le respect scrupuleux des exigences constitutionnelles de la séparation de pouvoir qui régulent l’État de droit. Dans le cas de Ola Bébé, le Redhac relève aucune enquête, jusqu’à présent, n’a été ouverte, tout autant qu’il ne fait pas tabula rasa du cas de la disparition du corps de Samuel Wazizi depuis son décès en juin 2020 ou de celui de Franklin Momha depuis 2018. Les dépouilles de ces deux journalistes ne sont toujours pas restituées à leurs familles respectives. Toute chose que condamne cette organisation internationale de défense des droits humains.
Aussi le Redhac observe-t-il les cas d’assassinat de femmes dans au moins six régions camerounaises (Centre, Littoral, Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest, etc). Une trentaine de cas documentée au cours de ces neuf derniers mois, le dernier cas en date étant celui de Suzanne Zamboue, l’épouse de Pascal Zamboue, coordonnateur national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), condamné à sept ans de prison ferme après les marchés pacifiques du 22 septembre 2020 organisées par cette formation politique de l’opposition camerounaise.