Par Serge Aimé Bikoi
Lilian Koulou Engoulou était face à la presse le 14 juillet 2023 à Yaoundé. Il fait un diagnostic sans complaisance de la spoliation accrue des citoyens par les quatre opérateurs de téléphonie mobile. Pour le coordonnateur général de l’Observatoire du développement sociétal (Ods),
“cette situation n’aurait jamais pu prospérer si les institutions mises en place pour veiller à l’application des cahiers de charge faisaient convenablement leur travail”.
Il cite, notamment, le cas de l’Agence de régulation des télécommunications (Art), qui a pour mission la régulation, le contrôle et le suivi des activités des opérateurs du secteur des télécommunications. Mais malheureusement, il indique que cette structure n’a pas réellement les moyens de sa politique pour jouer le rôle de contrepoids face aux opérateurs de téléphonie mobile. De plus, L. Koulou Engoulou mentionne que l’Art ne dispose pas de ressources techniques appropriées pour mener à juste mesure sa partition et faire pression sur ces opérateurs afin de satisfaire les revendications des usagers. Du coup, les consommateurs sont à la merci de ces opérateurs,
“dont la seule préoccupation est d’engranger, à profusion, les bénéfices au détriment des abonnés abandonnés à eux-mêmes”,
À cause de cet état de choses, le coordonnateur général de l’Ods saisit la balle au bond pour recommander à l’Art de travailler en étroite collaboration avec l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), qui, explique-t-il,
“dispose d’un plateau technique plus performant et mieux adapté dans le contrôle des opérateurs du secteur de la téléphonie. Il s’agit là d’un impératif catégorique ce d’autant plus que l’Antic est confortée dans ses missions par la loi no2010/012 du 21 décembre 2010, qui stipule, en son article 7, que l’Antic doit assurer la veille technologique et émettre des alertes et recommandations en matière de sécurité des réseaux de communication électronique et certification”.
L. Koulou Engoulou pense, au demeurant, qu’il est urgent de réguler le secteur de la téléphonie au Cameroun tant il se trouve dans une situation moribonde.
“A contrario de ce qui se passe au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, mais mieux encore en France où lorsqu’on parle de la 4G, le minimum syndical offert à l’utilisateur, c’est un débit théorique de 150 Mbits/s et un débit pratique de 40Mbits/s. La 4G ou Lte (Long terme evolution) donne aux usagers l’opportunité de surfer à grande vitesse. Tout ce qui est le contraire des services et tarifs offerts aux usagers camerounais”,
illustre-t-il.
Aussi cet entrepreneur de la société civile ajoute-t-il que la 4G est en vigueur en France depuis 2013. Aujourd’hui, tous les opérateurs proposent des forfaits 4G, qui offrent une couverture résolument complète sachant qu’elle intègre des services très améliorés de la 3G.
“La 4G, la vraie, permet de transférer des fichiers lourds, visionner des vidéos en Hd, live streamer, etc. Ce qui relève encore du rêve au Cameroun”,
conclut Koulou Engoulou.
