Par Arlette Akoumou Nga
La tension est montée d’un cran ce mardi soir à Kousseri, dans l’Extrême-Nord, après l’interpellation par la population d’un agent d’Elecam soupçonné de manipulation des procès-verbaux électoraux. Selon plusieurs témoins, le responsable d’antenne d’Elecam à Makari aurait reconnu avoir reçu la somme de 30 millions de Fcfa d’un homme d’affaires affilié au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) pour falsifier une centaine de procès-verbaux au profit du candidat Paul Biya.
L’affaire a provoqué un attroupement devant le parquet de Kousseri, où le mis en cause a été conduit. Le président du tribunal de première instance aurait immédiatement ordonné l’annulation pure et simple du vote dans la circonscription de Makari, en attendant l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Dans la foulée, un autre agent électoral a été surpris en flagrant délit de fraude dans un bureau de vote. Selon des sources locales, il aurait été violemment pris à partie par des électeurs en colère. Des organisations citoyennes appellent désormais à une sécurisation urgente des procès-verbaux et à la transparence totale dans la compilation des résultats.
La région de l’Extrême-Nord, traditionnellement acquise au Rdpc, est devenue l’un des foyers de contestation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025. Plusieurs observateurs signalent des irrégularités dans le traitement des procès-verbaux et dénoncent des tentatives de manipulation en faveur du candidat sortant. Dans le même temps, le camp d’Issa Tchiroma Bakary revendique une large avance dans les régions septentrionales et demande la publication intégrale des résultats par bureau de vote.
