Par Armand Soussia, À Garoua
La tension post-électorale continue de se propager jusqu’aux milieux de la presse. À Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, le journaliste Ousseini Moubarak Souley, directeur de la plateforme d’information en ligne MSW (Marouaseywo’ota), a publié ce mardi une déclaration alarmante signalant des menaces directes contre sa personne et sa chaîne.
Selon le communiqué rendu public, des responsables du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) et des autorités locales chercheraient à faire taire la chaîne en raison de ses publications sur les événements liés à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
« L’autorité politique de la région menace de démanteler et de détruire notre chaîne en ligne. Je suis personnellement menacé d’emprisonnement en raison de mon travail d’information », écrit le journaliste, affirmant ne plus se sentir en sécurité à Maroua.
Ousseini Moubarak souligne que ces menaces constituent une violation grave de la liberté de la presse et du droit à l’information, alors que sa plateforme relaie régulièrement les témoignages de terrain sur les irrégularités du scrutin et la contestation des résultats.
Le journaliste appelle la communauté nationale et internationale, ainsi que les organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse, à agir urgemment pour garantir sa sécurité et empêcher toute tentative de censure.
Les intimidations à l’encontre des journalistes se sont multipliées depuis la proclamation partielle des résultats du scrutin présidentiel camerounais. Plusieurs reporters et correspondants indépendants ont été interpellés ou menacés, notamment dans les régions du Nord et de l’Ouest, après avoir relayé des informations sur les contestations en cours.
L’affaire d’Ousseini Moubarak Souley illustre la fragilité de la liberté de la presse dans le contexte électoral camerounais, alors que les tensions demeurent vives autour de la victoire revendiquée d’Issa Tchiroma Bakary et des accusations de fraude visant le régime sortant.
