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ENQUETE > Cameroun | Transition politique: Paul Biya négocie sa sortie avec les chancelleries occidentales

L'Onu, l'Union européenne et l'organisation des nations unies sont résolument en pourparlers, depuis quelques mois, avec le chef de l'État camerounais pour garantir une transition politique au Cameroun.

by Panorama papers
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Par Joseph OLINGA N.

La rencontre entre le chef de l’État camerounais, Paul Biya et l’ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand, telle que relayée par nos confrères du magazine Jeune Afrique est confirmée par des sources approchées par Panorama Papers. Le Diplomate a effectivement été reçu par le chef de l’État camerounais dans sa résidence de campagne à Mvomeka, dans la dernière semaine du mois de mai.

Idem de la rencontre entre le chef de l’État camerounais et le chef de la délégation de l’Union européenne, Marc Châtaignier. Nos sources soulignent que ces rencontres sont en fait la résultante des concertations engagées depuis quelques mois par certains ambassadeurs occidentaux accrédités à Yaoundé. Des chancelleries qui, avec l’accord de leur gouvernement, réfléchissent discrètement aux moyens politiques, diplomatiques et économiques à mettre en oeuvre pour prévenir une crise politique majeure au Cameroun.

Prévisions inquiétantes

Le pays est depuis longtemps victime d’un déficit de gouvernance politique et économique qui stimule des tensions de moins en moins latentes au sein de l’opinion et même au sein de la classe gouvernante où des frictions sont de plus en plus perceptibles. Au sein des chancelleries occidentales, nombreux sont les analystes qui estiment que les choses pourraient devenir incontrôlables si l’élection présidentielle prévue au mois d’octobre prochain ne se déroule pas convenablement et si les résultats de ce scrutin ne sont pas acceptés par tous les acteurs.

Initialement prévues après les élections municipales et législatives, le calendrier a été révisé par un décret du président de la République qui a donné la primeur à l’élection présidentielle. Un aménagement calendaire qui disqualifie, à priori, les candidats dont les partis politiques ne comptent pas d’élu au plan local. Une situation qui rajoute de l’huile dans la fournaise que constitue l’espace politique Camerounais.

Les chancelleries inquiétes du cas Cameroun.Sorties du caractère secret que dont a voulu les recouvrir, les rencontres entre le chef de l’État camerounais, Paul Biya et les portes-parole de la diplomatie occidentale au Cameroun révèle à ce jour que Paul Biya n’est pas prêt à renoncer à un autre bail au palais d’Etoudi après 42 ans de règne qu’il y a passé sans discontinuer. Le président qui est apparu assez touché physiquement a rassurer ses interlocuteurs qu’il tient fort la barre.

Les diplomates partis à sa rencontre ont-ils crus aux affirmations de leur hôte présidentiel ? Les confidences livrées par nos sources démentent les assurances que certains de ses proches essayent de véhiculer au sein de l’opinion.

“Il ne faut pas se mentir, les chancelleries occidentales sont essentiellement inquiétes du climat qui règne au Cameroun. Je ne pense pas qu’il y est un seul qui croit encore à la capacité du président à gouverner.”

Cette source proche du sérail souligne que

“les inquiétudes des partenaires du Cameroun sont partagées dans les milieux du pouvoir.”

Dans les sphères gouvernementales et au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dont Paul Biya est un démiurge, il faut éviter de dire le moindre mot qui peut aller à l’encontre de la capacité du président à gouverner.

Vives contestations

Or beaucoup au sein du gouvernement et dans le parti au pouvoir savent que le sablier s’écoule inexorablement et que tous les scénarios sont possibles dans le contexte camerounais. Sous cape, ils se trouvent nombreux qui avouent l’incompétence du président à gouverner. Chez les partenaires du Cameroun, la situation est d’autant plus préoccupante que la peur de voir le pays céder à des débordements de contestations et aux luttes de pouvoirs qui sont perceptibles dans l’entourage même du chef de l’État camerounais font craindre d’un embrasement qui pourrait négativement impacter dans la sous-région Afrique centrale.

Si officiellement les chancelleries jouent la carte du dialogue consensuel, officieusement, elles ont exprimé leurs inquiétudes aux officiels camerounais,

relève l’une de nos sources.

“Beaucoup d’ambassadeurs accrédités à Yaoundé ont clairement passé le message à certains ministres et hauts fonctionnaires camerounais. Presque tous indiquent qu’il serait peu crédible que le président Biya se présente de nouveau à l’élection. Pis que les résultats du vote lui accorde un nouveau mandat à la tête de l’Etat.”

Une éventualité qui semble peu admise par certains proches du chef de l’État camerounais.

Jeux d’artificesDans la réalité les proches et conseillers de Paul Biya multiplient des artifices pour donner l’image d’un homme susceptible de gouverner malgré son grand âge. Au sein même du parti qu’il dirige, quelques voix, présentées comme téméraires, appellent Paul Biya à déposer le tablier et passer le relai, ne serait-ce que pour la survie du Rassemblement démocratique du peuple camerounais dont il est le fondateur.

Au niveau international, des voix s’élèvent aussi pour decrier le trop long bail de Paul Biya à la tête de l’État.

L’homme qui compte officiellement 92 ans a hérité du siège présidentiel le 06 novembre 1982. 42 ans après, Paul Biya paraît peu réceptif aux dénonciations faites sur la dégradation du climat sécuritaire comme l’on d’ailleurs souligné L’ambassadeur de France au Cameroun et le chef de la délégation permanente de l’Union européenne. Les simulations sécuritaires soulignent à propos que la détérioration du climat, telle que vécue au Cameroun pourrait être l’adjuvant d’une déflagration au plan national. De même que les répercutions pourraient fortement entraîné les pays voisins dans cette probable spirale infernale.

Réformes institutionnelles

“Des réalités qui semblent minorés par Paul Biya qui soutient l’une de nos sources”

a rassurer les diplomates qu’il allait restructurer la charnière institutionnelle une fois l’élection passée.

Selon cette source le président pense à instaurer le poste de vice-président une fois réélu lors de l’élection du mois d’octobre. De même que le chef de l’État camerounais aurait, nous indique une source au conditionnel,

“promis d’ouvrir le gouvernement à toutes les parties prenantes représentatives de l’espace politique Camerounais.”

Qu’en sera-t-il du Rassemblement démocratique du peuple camerounais ? Le président sait certainement que l’ambiance en son sein n’est pas pour rassurer des lendemains meilleurs. Au-delà des apparences qui sont souvent déroutantes.

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