Par Arlette Akoumou Nga
Des dizaines de milliers de partisans d’Israël se sont rassemblés hier à Washington DC pour dire leur opposition à un cessez-le-feu et dénoncer la montée mondiale de l’antisémitisme. Parmi eux, le chef des Républicains au Sénat Chuck Shumer. Dix jours après une manifestation massive pour les Palestiniens appelant à un cessez-le-feu, il s’agissait pour ces marcheurs de soutenir la guerre d’Israël à Gaza. « Instigatrices de la marche, deux organisations juives américaines y voient une occasion pour tous les Américains de se montrer solidaires avec Israël » rapporte Usa Today. « Arborant des drapeaux israéliens, des tee-shirts appelant au retour des otages (…), plusieurs manifestants ont des proches touchés directement par les massacres perpétrés par le Hamas » le 7 octobre dernier, écrit le Washington Post. « La défense d’Israël rassemble le plus grand nombre », peut-on lire dans Usa Today. « Alors que l’antisémitisme monte partout, certains viennent proclamer leur fierté d’être juifs », poursuit le quotidien. Les appels au cessez-le-feu ne font pas partie des slogans. « C’est insultant », souffle l’un des marcheurs au journal The Hill. Une manifestante qui milite pour la paix, venue par solidarité, confie au Washington Post qu’il y a sans doute des divergences, mais que l’heure est à la solidarité. Dans la foule, peu de voix dissonantes, tout juste « quelques juifs ultra-orthodoxes refusant d’être assimilé au gouvernement de Benjamin Netanyahou, mais pas de quoi faire monter la pression lors de la marche », résume le Washington Post.
Des voix dissonantes, il y en a au sein de l’administration Biden, et elles se font entendre. Au moins 500 fonctionnaires ont adressé une lettre hier au président américain pour demander un cessez-le-feu à Gaza. « Politiciens et salariés de quarante agences fédérales dénoncent le soutien à Israël et à sa guerre », lit-on dans le New-York Times, qui en a eu vent en premier et qui rappelle que le malaise grandit depuis de nombreux jours au sein de l’administration. Il y avait déjà eu « trois notes internes au secrétariat d’État ainsi qu’une tribune signée par 1 000 employés de l’agence d’aide au développement américaine », rappelle le journal. « Présentée comme émanant de fonctionnaires de diverses religions », poursuit le New York Times, plusieurs de ses signataires ont contribué à faire élire Biden et considèrent que sa politique s’oppose aux positions de son électorat. Mais aussi à celle de nombre d’Américains refusant d’être entraînés dans une nouvelle guerre, rapporte le journal.