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États-Unis > Santé mentale de Biden: «Plus qu’un mensonge d’État, un crime contre la démocratie américaine»

Dans leur enquête Original Sin, les journalistes américains Jake Tapper et Alex Thompson révèlent comment un petit cercle de personnes a dissimulé à l’opinion publique la dégradation de l'état de santé de Joe Biden, dont la confusion et les absences ont sauté aux yeux des Américains pendant la campagne électorale de l'an dernier.

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Par Sandra Embollo Avec Rfi

Dans un interview Rfi a discuté de ces révélations avec Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis à l’Iris.

À quel moment l’état de santé de Joe Biden a-t-il commencé à se décliner ?

Le livre révèle ce qui était à Washington un secret de polichinelle, à savoir que Joe Biden a commencé à avoir des problèmes cognitifs dès 2015, qui se sont accentués au moment de la campagne de 2020. Lors de son élection, il était très entouré, ses discours étaient calibrés par des spécialistes des questions cognitives. Donc, ce n’est pas quelque chose de récent. Disons que, jusqu’en 2022, Joe Biden était encore conscient de la plupart de ses grandes décisions. À partir de 2022, et notamment du moment où il a présenté devant les caméras du monde entier sa petite fille comme son fils Beau, qui était lui-même décédé depuis plusieurs années, que les choses ont commencé à dérailler et qu’on a eu affaire à un président de plus en plus absent.

Le livre révèle également que la dissimulation de cette dégradation de l’état de santé de Joe Biden au grand public a été le fait d’un petit groupe de personnes. Pourquoi la transparence leur a-t-elle semblé impossible ?

Il faut avoir à l’esprit que Joe Biden était entouré d’un petit clan qui avait pour objectif de le maintenir au pouvoir le plus longtemps possible et qui l’a poussé à se représenter en 2024, alors qu’il était clair que le président ne pouvait déjà plus assumer sa fonction et encore moins prétendre à être à la Maison Blanche jusqu’en 2029. Le livre révèle l’omerta de ce petit groupe, à laquelle ont contribué la Maison Blanche bien sûr, mais les grandes institutions américaines, dont le Parti démocrate. De nombreux élus craignaient des représailles, de ne pas pouvoir être investis pour les élections de mi-mandat de 2022 ou pour les législatives de 2024. Et cette omerta est allée jusqu’aux grands médias démocrates et progressistes du pays qui ont tenté au maximum de cacher la vérité et de banaliser la chose en parlant des « gaffes » auxquelles nous avait habitué Joe Biden. Ce que le livre met à jour très clairement en scénarisant l’affaire, c’est plus qu’un scandale d’État, plus qu’un mensonge d’État, ici, on parle de crime à l’encontre de la démocratie américaine. C’est un coup très dur qui donne de l’eau au moulin des complotistes. Le livre révèle que la Maison Blanche est allée jusqu’à truquer des vidéos afin que l’on ait l’impression que le président se déplaçait normalement, donc ça va quand même très loin. Et cette volonté de maintenir à tout prix le président est incompréhensible dans une démocratie libérale. Elle pourrait se comprendre dans une dictature : si le dictateur chute, le régime peut chuter avec lui. Mais là, nous sommes dans une démocratie qui fonctionne encore. Le président est incapable de remplir ses fonctions, il y a un vice-président, en l’occurrence une vice-présidente. Là, il y a une volonté d’un petit groupe de maintenir le président au pouvoir le plus longtemps possible afin de se maintenir lui-même au pouvoir. Et il ne faut pas oublier que le clan Biden est encore très influent au sein du Parti démocrate. Les personnes interviewées par les auteurs du livre Original Sin, dans leur grande majorité, ont souhaité rester anonymes, par peur de représailles à l’approche des élections de mi-mandat.

Que sait-on aujourd’hui des conséquences politiques des absences et des confusions de Joe Biden ?

On parle d’un handicap mental très grave, on ne parle pas de Franklin Roosevelt qui, dans les années 1930 et 1940, cachait le fait qu’il était en fauteuil roulant, ce qui ne le rendait en rien incapable de diriger le pays. Il a d’ailleurs été l’un des plus grands présidents américains. Là, on parle d’un président, pardonnez-moi l’expression un peu facile, mais sénile, qui confondait ses collaborateurs, confondait les pays, etc. Joe Biden a été un très grand politicien jusqu’en 2016, jusqu’à son départ de la vice-présidence, et il a été un très mauvais président. Sa politique internationale a été catastrophique. Et quand on sait que, durant ces deux dernières années, il n’avait que quelques heures véritablement de lucidité par jour, il ne fait aucun doute, comme le disent les auteurs et de nombreux témoins, que ces problèmes cognitifs ont évidemment impacté la politique internationale du président. On parle du président des États-Unis, quelqu’un dont les décisions ont des répercussions mondiales. Donc, effectivement, l’opacité et l’omerta autour de cette maladie aura occasionné des répercussions gravissimes pour les États-Unis, mais aussi pour la communauté internationale, en tout cas occidentale.

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